Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les Infos Videos

Le meilleur des Infos et des videos du moment. Retrouvez toutes les news 24h/24 et 7j/7.

France Télévisions : Big bang en prévision avant les fermetures de France 4 et France Ô

France Télévisions : Big bang en prévision avant les fermetures de France 4 et France Ô
Un jeu de chaises musicales démarre pour pallier la suppression des deux chaînes publiques le 9 août. Certains programmes trouveront refuge sur France 2, France 3 et France 5.
 
Ne dites plus que France 5 est « la chaîne de la connaissance et du savoir ». Mais plutôt « de l'éducation et du savoir », souffle-t-on à France Télévisions. Ce slogan n'est pas que de la com', mais le résultat d'un nouveau cap éditorial. Car les dessins animés s'apprêtent à faire un retour massif sur la chaîne de « C dans l'air », « C à vous » et du « Magazine de la santé ». Une conséquence directe de la fermeture annoncée de France 4 et France Ô le 9 août prochain.
 
La décision de baisser le rideau de deux des six chaînes publiques, prise par l'ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen en juin 2018 pour faire 60 millions d'économies, a provoqué l'ire des producteurs de programmes d'animation, qui ont dénoncé une « saignée ». Car France 4, depuis sa relance en 2014, est la chaîne de la jeunesse, celle qui propose 4000 heures de formats animés. Pour rassurer, Delphine Ernotte, la Présidente de France Télévisions, a promis que le groupe public maintiendrait ses investissements dans l'animation (30 millions par an) et même de porter ce budget à 32 millions d'euros.
 
Mais depuis deux ans, c'est un casse-tête pour le groupe public : que faire de ces productions, bientôt privées de signal? Depuis décembre, France Télé en offre une partie sur Okoo, sa nouvelle plateforme numérique, dédiée aux moins de 12 ans, gratuite et sans pub. « Il aurait fallu une transition sur plusieurs années pour aller vers le digital. France 4 et France Ô donnent une exposition et une notoriété à nos programmes plus forte qu'Internet » regrette David Michel, directeur de la société de production Cottonwood (« Ollie & Moon »). « Malgré la fermeture de France 4, on garantit sur nos chaînes 3750 heures d'animation par an », rassure Takis Candilis, le numéro 2 du groupe audiovisuel public. Soit presque deux fois moins qu'aujourd'hui (6000 heures).
 
France 5 et France 3 vont donc ouvrir « de nouvelles cases jeunesse ». Et, par un jeu de chaises musicales, c'est toute la programmation des chaînes historiques qu'il faut remettre à plat. En premier lieu, France 5 fait office de refuge. Jusqu'alors, les programmes jeunesse n'occupaient son antenne que de 6 à 9 heures. Petite révolution : ils ont fait leur retour le mercredi entre 15 et 17h30 depuis le 8 janvier. En septembre, ce sera tous les jours de semaine. Y compris au moment du déjeuner. Idem sur France 3 le matin, sauf dans les régions où la matinale commune avec France Bleu est diffusée.
 
Chassées par les dessins animés, certaines émissions s'apprêtent donc à faire leurs valises pour voyager d'une antenne à l'autre et libérer de la place. Takis Candilis l'a confirmé : après sept saisons sur France 5, « La Quotidienne », le talk-show sur la consommation et l'environnement présenté à la mi-journée par Maya Lauqué et Thomas Isle, reviendra à la rentrée, mieux exposé sur France 2 ou France 3.
 
« La Maison des maternelles », dont les audiences chutent, sauve sa peau sur la Cinq, mais doit élargir ses thèmes pour toucher davantage les ados. « Pour enchaîner des dessins animés avec des magazines pour adultes, il nous faut des programmes plus familiaux afin de servir de transition », précise Takis Candilis. Le feuilleton « OPJ, Pacifique Sud » de France Ô basculera lui aussi sur l'une des trois chaînes nationales, comme le magazine des sports extrêmes « Riding Zone » ou « Les Témoins de l'outre mer », tous deux passés sur France 3. « Aujourd'hui, le public se réfère davantage à ses programmes et à ses marques fétiches qu'à des chaînes, insiste-t-on au sein de la direction de France Télévisions, où la stratégie principale se résume à « la complémentarité » des antennes.
 
Le sport aussi est impacté. Car France 4 diffuse de nombreuses épreuves de rugby, d'athlétisme sans compter le Dakar. Rien ne changera avant la fin des Jeux olympiques d'été, le 9 août. « Les Jeux Paralympiques ( NDLR : du 25 août au 6 septembre ), seront diffusés sur France 3, assure un des membres de l'équipe dirigeante. Pour le reste, tout sera étudié au cas par cas, y compris pour en proposer sur France 5 ».
 
Ce grand remue-ménage émeut toutefois salariés et fournisseurs. « Les inquiétudes sont vives sur la capacité du service public à maintenir un lien notamment avec les enfants. L'écrasante majorité d'entre eux regarde les programmes jeunesse sur leur écran de télé. Ils vont passer des dessins animés à « C dans l'air ». Ne vont-ils pas choisir d'aller sur une chaîne qui ne s'adresse qu'à eux? » interroge Stéphane Le Bars, délégué général du Syndicat des Producteurs des Films d'Animation (SPFA), qui pense très fort à la chaîne Gulli, tout juste rachetée par M 6. « On est toujours demandeurs d'un débat dans le cadre du projet de loi audiovisuelle, pour que les députés puissent demander un moratoire sur l'extinction de France 4 » poursuit-il.
 
Mercredi 8 janvier, seulement 47 000 personnes ont regardé l'après-midi jeunesse « Okoo » de France 5, soit 0,6 % de PDA… Une semaine plus tard, ils étaient 70 000 (1 % de PDA). C'est mieux mais c'est peu quand la chaîne en rassemble 3,6 % en moyenne. Et l'ancienne patronne de France 5, Nathalie Darrigrand, devenue directrice des programmes du groupe, vient d'annoncer aux équipes son départ après 31 ans de maison. Officiellement, sans lien avec ce big bang, jure-t-on à France Télévisions. Mais en coulisses, son désaccord avec la stratégie éditoriale et ses relations dégradées avec la direction n'étaient plus tenables.

Ca va être un gros bordel.

Mais bon, on veut détruire FTV...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article