Il avait marqué les manifestations des Gilets jaunes en étant filmé, sur un pont à Paris, en train de boxer des gendarmes mobiles, vêtu d'un bonnet noir. Selon des sources concordantes, Christophe Dettinger, ancien employé de mairie de 38 ans, a été interpellé ce mercredi matin pour « violences conjugales » à Lardy (Essonne) par les gendarmes de la brigade territoriale autonome et placé en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir frappé sa conjointe, avec qui il est en instance de divorce.
Les militaires de Lardy sont intervenus après un appel de la victime. Celle-ci a expliqué avoir eu une altercation avec son compagnon alors que celui-ci venait récupérer les enfants du couple. Des échanges d'insultes auraient fusé puis Dettinger aurait bousculé sa conjointe contre une voiture, sans toutefois que celle-ci ne tombe ou soit blessée. Une confrontation doit avoir lieu ce mercredi après-midi entre Christophe Dettinger et sa compagne, tandis que l'enfant doit être entendu.
Erigé en symbole de la révolte des Gilets jaunes, au point qu'une cagnotte en son soutien soit ouverte, Christophe Dettinger avait été condamné en février 2019 à un an de prison ferme et 18 mois avec sursis pour violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
Lors de l'acte VIII des Gilets jaunes, le 5 janvier, « le gitan de Massy », ancien champion de France des lourds-légers, s'en était pris à deux gendarmes en les frappant sur la passerelle Léopold Sédar-Senghor, au-dessus de la Seine à Paris alors qu'un groupe de manifestants était évacué. Les vidéos avaient valu l'ouverture d'une enquête et il s'était rendu à la police spontanément après avoir fui 48 heures. Placé en détention provisoire, il avait finalement comparu libre.
Christophe Dettinger avait reconnu les faits et les avait regrettés. Selon ses dires, c'est en apercevant une manifestante prise à partie par un gendarme mobile qu'il aurait réagi, mû « par une colère extrême qui est montée ». « C'est mon état d'esprit, a-t-il revendiqué à son procès. Quand je vois quelqu'un de vulnérable se faire taper, j'y vais, je ne peux pas faire autrement. Je ne regarde pas l'uniforme, je regarde l'homme qui fait ça. »
En garde à vue, il avait indiqué se reconnaître dans le mouvement des Gilets jaunes : « Je me sens concerné par ce mouvement, quand je vois dans les campagnes, comment ça se passe pour les retraités […] Je suis dégoûté des politiques. Ils ne sont pas exemplaires. »