En période d' épidémie, les messages contre-productifs, voire dangereux, « viralisent » plus que jamais. Mais les réseaux sociaux veillent : gare à celui qui tenterait de tirer profit des inquiétudes suscitées par la crise sanitaire ! C'est ce qui est reproché depuis plusieurs jours à Benjamin Samat, star de la téléréalité de 28 ans au charme tout méridional.
Peu avant 20 heures, dimanche dernier, l'éphèbe des « Marseillais aux Caraïbes », sur W9, publie une courte vidéo sur Instagram pour inviter ses nombreux fans — ils sont 1,6 million sur le réseau — à commander sur un site Internet un masque de protection contre le coronavirus. Un masque « qui tue » mais qui coûte tout de même 15 euros l'unité.
Il indique même le lien du site marchand, un peu comme si c'était une faveur : « Bon, pour ceux qui veulent le site, je vous le donne, je ne vais pas faire le radin, je ne vais pas le garder pour moi. […] À mon avis, dépêchez-vous, là, il y a écrit stock faible. »
Sauf que, contrairement à ce que promettent Benjamin Samat et le site qu'il recommande, care-secure.com, le masque ne protège pas contre les virus, mais contre les poussières et la pollution, si l'on en croit les autres plateformes qui le commercialisent (à un prix inférieur…). Détail troublant : ce masque est l'unique produit référencé sur le site.
En moins de 48 heures, Benji Samat va essuyer de nombreuses critiques, notamment sur Twitter. On va accuser le Marseillais d'avoir joué sur la crainte d'une pénurie de masques pour faire un placement de produit (source de revenus bien connue des candidats de téléréalité). Mais aussi de faire la promotion d'un site de « drop shipping » (qui vend des produits sans en être le fournisseur), commercialisant des masques non adaptés à l'épidémie. « Les gens de télé réalité ne perdent pas de temps », écrit un internaute dont la vidéo est vue un million de fois.
Contacté mercredi par Le Parisien, l'agent de Benji Samat semblait ignorer que le masque n'assurait pas une réelle protection contre le coronavirus. Il dément toute opération commerciale dans ce cas précis. « La règle chez nous c'est : pas plus d'un placement de produit par jour. Nous en avions déjà fait un ce jour-là. La story sur les masques, c'était pour rendre service, un dimanche soir. On était loin d'imaginer que cela nous retomberait dessus », se désole Sébastien Jaillard.
« En discutant dans un cadre privé avec ses potes, Benji leur a dit n'avoir trouvé aucun masque sur Marseille », raconte le manager de célébrités. « L'un d'eux lui a indiqué un site sur lequel il venait de tomber et qui semblait en avoir de disponibles. Benji lui a demandé s'il était sûr qu'ils en aient réellement en stock. Son pote s'est rapproché du site pour leur poser la question. En apprenant que Benji voulait des masques, ils ont proposé de lui en envoyer, et ont demandé s'il pouvait juste partager le lien du site pour ceux qui souhaiteraient en commander également. »
« Quand on fait un placement de produits, je me renseigne toujours avant sur les sociétés, poursuit Sébastien Jaillard. Il y a énormément d'opérations que nous avons refusées car nous avons compris que c'était des arnaques. Là, je ne me suis pas renseigné, parce que ce n'était pas un placement de produit. Benji n'a pas touché 1 € là-dessus ». « Benji m'en a parlé avant, insiste l'agent. Nous n'avons pas vu le mal. Il voulait simplement rendre service. Il est déçu des réactions. »
Le Parisien a tenté de contacter les gérants de care-secure.com, sans succès. Uniquement rédigé en français, le site serait « édité » par une société domiciliée dans l'Etat américain du Nouveau-Mexique… Au moment où Benji Samat a tourné sa vidéo, le site arborait un « badge » Google certifiant qu'il s'agissait d'un vendeur de confiance. Ce logo ne peut être qu'un faux : le site a été créé très récemment, le 29 février 2020, soit… la veille de la story Instagram de Benji Samat ! Une étrange coïncidence.
« Benji, ce n'est pas quelqu'un de vicieux, c'est le mec le plus gentil du monde. Il a toujours été réglo avec ses followers », défend encore Sébastien Jaillard, qui s'en tient à sa version. « C'est devenu une mode de lyncher les candidats de téléréalité sur les réseaux, à la moindre maladresse de leur part », tempête-t-il.
L'agent de célébrités concède toutefois que les pratiques pointées du doigt par les internautes sont une réalité : « Depuis la story, j'ai reçu des messages de six sites différents vendant des masques pour savoir si on pouvait en parler moyennant rémunération. Nous refusons systématiquement. » Aux dires du manager, d'autres agences de stars se sont montrées intéressées par de telles opérations.