Cette année, les Français consacrent aux fêtes de fin d'année un budget moyen de 555 EUR. Quitte à puiser dans leur épargne.
L'équivalent d'un demi-mois de salaire pour une personne gagnant le smic, soit... 555 € ! C'est, en moyenne, ce que les Français vont dépenser pour les sacro-saintes fêtes de fin d'année, Noël et Nouvel An inclus. Voilà l'un des résultats notables du quatrième rendez-vous Odoxa-Linxea sur « les Français et l'argent » réalisé pour « le Parisien » et « Aujourd'hui en France ».
Dans le détail, 45 % des Français ont prévu un budget encore supérieur, compris entre 500 et 700 € (pour 24 % des sondés), voire dépassant les 700 € (pour 21 %). « Notre première surprise, décrypte le patron de l'institut de sondages Odoxa, Gaël Sliman, a été de voir à quel point ces sommes sont lourdes pour les Français. »
Cette cagnotte spécial Noël, qui inclut aussi bien les cadeaux eux-mêmes que les autres réjouissances, et notamment celles des papilles gustatives, progresse à la fois selon le niveau d'aisance financière — elle ira de 348 € pour ceux gagnant moins de 1 500 € par mois à 867 € pour les ménages ayant plus de 3 500 € de revenu —, et l'âge (si les 18-24 ans ont prévu de dépenser 303 €, ce montant passe à 798 € chez les 65 ans et plus !). « Chez les jeunes surtout, les sommes consacrées à ce moment festif ont de quoi surprendre », décrypte Gaël Sliman, même si on tient compte du fait qu'elles incluent le Nouvel An, glouton en champagne et autres boissons coûteuses. Sachant qu'ils sont étudiants, chômeurs, ou en début de vie professionnelle, ils n'ont souvent d'autre choix que de puiser dans leur cagnotte et/ou « de conclure un marché avec leurs grands-parents, à qui ils offrent un cadeau et qui, en retour, leur offrent de l'argent pour Noël, qui servira... à financer d'autres cadeaux », décrypte Gaël Sliman, pour qui « cette forme de troc est assez répandue ».
Les jeunes ne sont d'ailleurs pas les seuls à avoir anticipé. Quelles que soient les sommes dépensées, le comportement « fourmi » domine : près de 6 Français sur 10 notamment (soit 59 %) déclarent avoir consacré un budget spécifique à ce moment clé : ce pourcentage, qui avoisine 50 % chez les ouvriers, grimpe à 70 % chez les cadres. Et plus d'un tiers des sondés a, par ailleurs, prévu de puiser dans son épargne.
« Tous ceux qui disposent de contrats d'assurance vie depuis plus de huit ans en profitent pour débloquer de petits montants, car ils peuvent le faire sans être imposés (jusqu'à 4 600 € pour une personne seule par exemple) », précise Antoine Delon de Linxea (spécialisé dans l'assurance vie en ligne).
Tous ces efforts sont d'autant plus remarquables qu'en cette période de crise trois fois plus de sondés (31 % contre 12 % avant) disaient vouloir dépenser moins cet hiver que les années précédentes.
Au vu des sommes finalement absorbées dans ce budget fêtes, on comprend qu'ils ne cumulent pas réjouissances de fin d'année et voyages lointains : si un quart des Français (26 %) affirment qu'ils s'évaderont quand même un peu pendant les vacances, la plupart se feront héberger chez des amis ou dans la famille pour limiter les frais. 73 % des sondés, surtout, resteront tout bonnement chez eux.
Festoyer ou partir, il a fallu choisir.