Après François Fillon et Marine Le Pen, c'est le ministre socialiste de l'Intérieur, qui doit faire face à des suspicions d'emplois fictifs en matière d'assistants parlementaires.
L'émission Quotidien, diffusée sur TMC a révélé ce lundi que Bruno Le Roux a employé comme collaboratrices parlementaires… ses deux filles (aujourd'hui âgées de 23 et 20 ans), alors qu'elles étaient lycéennes, puis étudiantes.
L'aînée aurait même effectué son premier contrat dès l'âge de 15 ans, grâce à une dérogation.
Lorsqu'il était député de Seine-Saint-Denis, entre 2009 et 2016, elles ont cumulé à elles deux pas moins de 24 CDD (14 pour l'une, 10 pour l'autre), selon Quotidien, pour une somme totale d'environ 55 000 euros.
Des informations que l'intéressé a confirmées. "Bien entendu, j'ai mes filles qui ont travaillé avec moi sur des étés, notamment, ou des périodes de vacances scolaires, mais jamais en permanence", a répondu Bruno Le Roux.
Qui s'est défendu : "Pas d'amalgame [avec l'affaire Fillon]. […] On parle d'un boulot d'été auprès d'un parlementaire. Quand il faut faire du classement, quand il faut faire un certain nombre de tâches parlementaires, je trouve que c'est une bonne école de faire ça."
Le cabinet du ministre, de son côté, affirme que "tous les contrats ont bien évidemment été établis en respectant les âges permettant de travailler, en lien avec les services de l'Assemblée nationale (possibilité de travailler dès 14 ans pendant les congés scolaires)."
Problème, concernant deux de ces contrats, Quotidien pointe qu'ils ont eu lieu en simultané avec d'autres obligations à temps plein : avec un stage chez Yves Rocher du 10 juin au 9 septembre 2013 pour l'aîné ; et une scolarisation en classe préparatoire au lycée Jacques-Decour, à Paris pour la benjamine (son contrat courait du 20 avril au 22 mai 2015, or elle n'était en vacances que du 18 avril au 4 mai).
Là encore, le cabinet du ministre a la réponse : les missions en question auraient été remplies "en horaires renforcés", avant et après le stage, en plus du temps universitaire… Et d'insister que "ces contrats ponctuels n'impliquaient pas forcément une présence physique à l'Assemblée nationale" mais "pouvaient être [...] effectuées en circonscription ou à distance."
Mais, surtout, "pas d'amalgame" avec l'affaire Fillon. Dans cette affaire, le remplaçant de François Fillon, et employeur de sa femme Penelope entre 2002 et 2007, Marc Joulaud, a fait savoir ce lundi qu'ils allait être entendu par les juges "dans les prochains jours", en vue d'une éventuelle mise en examen.