L’instance a dénoncé le « comportement » de l’ancien premier ministre, qui, en ne parrainant pas Benoît Hamon, « contrevient au principe de loyauté ».
Un « manquement à la parole donnée ». Dans un communiqué publié mercredi 22 mars, la haute autorité des primaires citoyennes (HAPC) fustige le « comportement » de Manuel Valls envers Benoît Hamon. L’ancien premier ministre « contrevient gravement au principe de loyauté et à l’esprit même des primaires » auxquelles il a participé. La finalité de celles-ci consistait à choisir par la voie de l’élection le représentant « unique du Parti socialiste et des partis associés », insiste l’organisme.
L’instance rappelle ainsi « l’engagement principal » du scrutin, qui consiste « à soutenir sans réserve le candidat sorti vainqueur ». La HAPC pointe notamment le fait que M. Valls n’a pas apporté son parrainage à Benoît Hamon et qu’il a publiquement critiqué son programme dans une tribune publiée le 19 mars dans le Journal du dimanche (JDD). Elle déplore ainsi :
« Au-delà du manquement à la parole donnée, Manuel Valls livre une analyse politique condamnant le programme du candidat issu des primaires citoyennes auxquelles il a participé. »
L’ancien premier ministre avait alors estimé ne pas croire « que l’avenir de la France passe par une sortie du nucléaire, par l’abandon des règles et des interdits, par le dénigrement de cette valeur qu’est le travail, par une fuite en avant avec le gonflement de notre dette, qui n’est que la promesse de hausses d’impôts ». « Faire croire tout cela, c’est trahir le passé de ma famille politique. C’est surtout livrer la France à ceux qui préparent le pire des avenirs », avait-il en outre fustigé.
L’instance rappelle que, « comme tous les autres candidats, Manuel Valls a signé de sa main la charte éthique de la primaire, qui précisait ceci : “Je m’engage à soutenir publiquement le (la) candidate qui sera désigné(e) à l’issue des primaires citoyennes et à m’engager dans sa campagne.” »
L’ex-maire d’Evry n’est pas le seul participant des primaires de la Belle Alliance populaire à contrevenir au principe de loyauté. Le 22 février, l’écologiste François de Rugy avait publiquement apporté son soutien à Emmanuel Macron, le chef de file du mouvement En marche ! au micro de Franceinfo. le président du Parti écologiste avait alors fait valoir : « Je préfère la cohérence à l’obéissance. »
Les situations de François de Rugy et de Manuel Valls ne sont toutefois pas comparables, nuance cependant la HAPC : « D’une part, parce que le premier a appelé à soutenir un autre candidat, alors que le second n’a fait que retenir son parrainage, et, d’autre part, parce que le premier l’a fait immédiatement après le second tour des primaires citoyennes, alors que le second est intervenu plus d’un mois et demi après. »