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Vaccin contre le Sida : A Sophia Antipolis, "on n'a jamais été si proche du but, mais aujourd'hui les recherches sont coupées"

Ce mardi après-midi, Biosantech avait prévu d’annoncer des « résultats exceptionnels » pour la lutte contre le Sida grâce à son candidat vaccin TAT-OYI. Mais lundi à 15 h, « le CNRS [Centre national de la recherche scientifique] a signifié au Dr Erwann Loret, qui menait nos études, qu’il devait arrêter ses recherches et stopper toutes communications à ce sujet », a annoncé Corinne Treger, la présidente de ce laboratoire de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes).
 
Sollicité par 20 Minutes, le CNRS n’avait pas encore réagi en milieu d’après-midi. Egalement contacté, Erwann Loret a simplement confirmé son interdiction d’évoquer le sujet, témoignant aussi de sa « déception ». La présidente du laboratoire accuse à demi-mot d’autres intérêts que ceux des malades.
 
L’essai clinique, entamé en janvier 2013 à Marseille sur 48 patients porteurs du VIH aurait pourtant « montré un résultat très important », selon Biosantech. Les avancées du vaccin, conçu pour s’attaquer à la toxine TAT censée protéger le virus du système immunitaire, avaient même fait l’objet d’une conférence, les 20 et 21 février au 15e sommet « Vaccines and immunization » de Berlin, tenue par le Dr Loret lui-même.
 
Selon Biosantech, « les cellules infectées par le VIH sont devenues indétectables dans le sang et de manière permanente pour dix patients ». « Et deux cas de rétro séroconversion [baisse des anticorps du VIH] ont même été observés, a déclaré Corinne Treger. C’est un résultat sans précédent. On est juste à la dernière étape avant l’arrêt de la trithérapie, qui permet de stopper la réplication du virus mais ne guérit pas. »
 
« On n’a jamais été si proche du but, seulement voilà, ces recherches sont aujourd’hui coupées par la décision du CNRS, a poursuivi la responsable. Et nous ne pouvons pas passer en phase II/b de notre essai clinique qui nous aurait permis d’étudier le cas de ces patients en état de rétro séroconversion avec l’arrêt complet de la trithérapie, pour observer une éventuelle étape de guérison fonctionnelle. A savoir, l’indétectabilité des cellules et particules virales pendant trois mois après l’arrêt des trithérapies. »
 
La patronne de Biosantech, qui a déjà mis 2 millions d'euros dans ces recherches, a estimé mardi « qu’il y avait peut-être ici en jeu d’autres intérêts que ceux des malades ». Corinne Treger rappelant que les trithérapies représentaient « un chiffre d’affaires annuel en constante augmentation, de 19 milliards d’euros, pour de très gros laboratoires, alors que le nôtre est atypique et que nous sommes une toute petite structure ».
 
« Si les choses restent en l’état, la licence du vaccin va retourner gratuitement dans le giron du CNRS avec le risque, aussi, qu’elle puisse être enterrée », a également pointé la présidente du laboratoire de Sophia Antipolis. La dirigeante a fait savoir qu’elle avait adressé un courrier à la ministre de la Santé Marisol Tourraine pour lui faire part de sa déception.
 
L’an dernier, des « avancées » du vaccin TAT-OYI déjà publiées par le laboratoire et le Dr Erwann Loret avaient fait polémique. Ces recherches étaient même contestées par l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS). Le directeur de la structure, Jean-François Delfraissy, précisant alors qu’il n’existait aucune « donnée solide en faveur de ce candidat vaccin ».
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