La date ne convient pas à plusieurs candidats. Entre-temps, ceux-ci doivent se retrouver mardi soir sur BFMTV et CNews.
L’incertitude continue de planer autour du débat prévu sur France 2, jeudi 20 avril, trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle – une date jugée trop tardive par plusieurs candidats. Jeudi soir, France Télévisions a réuni des représentants des onze candidats autour de son directeur de l’information, Michel Field, pour étudier des alternatives. Mais « ils ne sont pas d’accord entre eux, rapporte ce dernier, une large majorité veut garder ce créneau, quand quelques-uns n’en veulent pas ».
Jean-Luc Mélenchon avait été le premier, mardi 28 mars, à exprimer des réserves sur ce débat dont il jugeait la date trop proche du premier tour et annoncer qu’« en toute hypothèse », il n’y participerait pas. Son directeur de campagne, Manuel Bompard, indique s’être rendu jeudi à la réunion de France 2 « avec la volonté de trouver une solution ». « Nous étions disponibles à d’autres dates proposées par la chaîne, mais ce n’était pas le cas de tous les autres candidats. Nous ne sommes pas opposés à un format alternatif mais ce n’est pas ce qui semble avoir été retenu. Maintenant, nous allons examiner la proposition. » Si rien ne bouge, il semble néanmoins peu probable de le voir y participer.
Emmanuel Macron avait lui aussi, cette semaine, jugé ce débat « tardif ». « Je n’irai pas [sur France 2] s’ils maintiennent mordicus le 20 », précise-t-il au Monde. Il explique qu’il a incité les organisateurs à se rapprocher des chaînes d’information et sollicité une intervention du CSA en vue d’organiser un débat unique à onze, sans succès. En effet, les candidats doivent se retrouver, mardi 4 avril, sur BFMTV et CNews. Mais ces deux chaînes n’entendent pas improviser une alliance de dernière minute avec France Télévisions, malgré un appel du pied du régulateur.
L’hésitation a également gagné les camps de François Fillon et Marine Le Pen. « Ou il y a tous les candidats ou le débat n’a pas de sens », avait prévenu le candidat de la droite, jeudi. « Nous réfléchissons », a indiqué vendredi au Monde Alain Vizier, directeur de la communication du Front national. En revanche, Benoît Hamon ne montre aucune ambiguïté sur sa participation. « Lui, il y va », répond son entourage.
Le CSA avait, lui aussi, invité France Télévisions à avancer la date, soulignant, mercredi, le risque de voir émerger une polémique lors du débat du 20, sans qu’un candidat visé ait le temps de se défendre. Ce qui pouvait constituer une entorse à l’article L.48-2 du code électoral. Mais trouver une date alternative qui convienne aux onze agendas de campagne relève de la gageure. Faute de mieux, l’entreprise publique a donc renouvelé son invitation pour le 20 avril. Et prévu qu’un candidat qui serait mis en cause lors de ce débat puisse venir s’expliquer à l’antenne le lendemain.
Cette confusion a suscité l’ire de plusieurs « petits » candidats, pour qui le quart d’heure de temps de parole que représente un tel événement, à la veille du premier tour, constitue un capital considérable. D’autant qu’ils n’avaient pas été conviés au débat du 20 mars sur TF1, réservé aux cinq candidats en tête dans les sondages. « Je vous demande solennellement de maintenir son organisation, au nom de la démocratie », a écrit Nicolas Dupont-Aignan dans un courrier, jeudi, à la direction de France Télévisions et au CSA.
Michel Field veut croire que la discussion reste ouverte et que les candidats auront les idées plus claires après le débat du 4. Il précise qu’il est convenu de faire le point avec les candidats le 11 avril. Il y aura, assure-t-il, une soirée politique le 20 sur France 2. Mais sera-ce un débat ?
C'est dingue de s'en prendre à ce point la chaine du service public qu'est France 2...
La date est prévue depuis fin janvier, les candidats n'avaient qu'à se manifester à ce moment là...