Et si Emmanuel Macron connaissait le nom de son interlocuteur mystère ce jeudi soir ? Au moins deux noms de contradicteurs ont fuité quelques heures avant le direct.
« Qui sera mon invité surprise ? » C'est la question qu'Emmanuel Macron était censé se poser jusqu'à sa participation à « l'Emission politique » de France 2, ce soir à 20 h 55. A moins que le candidat ne connaisse déjà la réponse... Selon Le Parisien, Emmanuel Macron a fourbi ses armes, hier, contre un certain philosophe dont le nom lui est opportunément venu à l'oreille. Car, face à l'invité mystère — une personnalité de la société civile, scientifique, artiste, intellectuel..., inconnue jusqu'au dernier moment, qui interpelle le candidat pendant dix minutes —, les politiques ont tout intérêt à prendre les devants pour ne pas être trop déstabilisés.
Ainsi, la semaine dernière, comme l'a révélé « le Canard enchaîné », François Fillon était au courant de l'identité de son « adversaire » — en l'occurrence Christine Angot. Une fuite que le candidat de la droite a obtenue « deux heures avant le direct », nous a confirmé son entourage, qui explique pourquoi Fillon a évoqué en direct la mise en examen de la romancière pour une affaire de diffamation.
La direction de France 2 assure que « personne n'a donné l'information à François Fillon ». Alors qui est la taupe ? La chaîne, « de plus en plus vigilante », prend ses précautions pour garantir le suspense. Une petite dizaine de personnes savent qui est l'invité « surprise », dont Michel Field, le directeur de l'information, Alix Bouilhaguet et Michel Dumoret, co-rédacteurs en chef, et les trois présentateurs. Un nom de code est utilisé sur les conducteurs de l'émission : « Crédit agricole », pour Christine Angot (mêmes initiales). Aucun nom n'est affiché sur la loge de la personnalité. Elle est même convoquée trente minutes après le début du direct pour éviter tout contact en coulisses.
Arrivée en avance, Christine Angot a ainsi dû attendre une demi-heure dans son taxi avant d'entrer dans les studios de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Des mesures qui ont été efficaces, notamment pour Jean-Luc Mélenchon face à Philippe Torreton, ou Marine Le Pen confrontée à Patrick Buisson en février. Moins pour Alain Juppé, qui avait inauguré la formule en octobre. Le maire de Bordeaux avait été briefé par son équipe sur Jérôme Kerviel, son interlocuteur « surprise ».