Ce matin, dans "L'instant M" sur France Inter, la patronne de la station est revenue sur les propos tenus cette semaine par Pierre-Emmanuel Barré qui explique avoir été censuré pour un sketch pro-abstention refusé à l'antenne.
"Mercredi, Pierre-Emmanuel Barré a décidé de consacrer sa chronique à la stigmatisation des abstentionnistes en disant : 'Arrêtez de nous dire que ce n'est pas bien, laissez-nous faire ce qu'on a envie de faire, on est assez grand'. Tout ça se passe quelques minutes avant l'émission.
Le producteur Nagui s'en est ému et lui a dit qu'il considérait que cette défense des abstentionnistes était grave et que l'abstention était une menace au pacte républicain. Ce qu'on peut comprendre compte tenu de l'hystérie de la semaine", a-t-elle expliqué en précisant que l'humoriste n'a "pas voulu bouger d'une ligne, d'un iota sa chronique".
Nagui lui a ensuite envoyé un texto pour lui proposer de faire sa chronique le lendemain dans son émission.
"Dans la foulée, France Inter met sur le Facebook de l'émission de Nagui la chronique que Pierre-Emmanuel Barré avait réalisée lui-même avec ce grand bandeau 'censure'", a continué Laurence Bloch, qui a vu hier Pierre-Emmanuel Barré.
"Je lui dis que je regrette infiniment qu'on n'ait pas eu le temps d'en parler ensemble. Pierre-Emmanuel me dit qu'il ne souhaite pas continuer pour le moment dans l'émission de Nagui et qu'il a besoin de prendre des vacances. On décide de se revoir pour la rentrée", a-t-elle expliqué.
Laurence Bloch a redis que "la liberté d'expression sur France Inter pour les humoristes comme pour les éditorialistes est totale".
"La seule limite, c'est la loi. Mais je dis aussi : la liberté d'expression doit pouvoir s'accompagner d'une liberté de discussion. On doit pouvoir discuter, élaborer, de s'interpeller. Si après cette discussion, cette controverse, la chronique n'est pas diffusée, là il y a censure.
A ce stade, on n'en est pas là. On a proposé à Pierre-Emmanuel de revenir, de la faire dans son intégralité, on l'a publiée sur le Facebook.
Il faut faire attention - particulièrement en ce moment - aux mots qu'on utilise. Le mot 'censure' est un mot fort. Il veut dire quelque chose. Je pense qu'à ce stade, on n'en était pas là sur France Inter", a-t-elle précisé.