Comme un nouveau pied-de-nez à son ennemi préféré, Benoît Hamon a choisi de soutenir "sans hésiter" Farida Amrani, la candidate de La France insoumise, opposée au second tour à Manuel Valls dans la 1ère circonscription de l'Essonne. Invité du Gros Journal de Canal + ce mardi 13 juin, le candidat socialiste déchu à la présidentielle a également estimé que Manuel Valls avait été "élu" par Emmanuel Macron.
Manuel Valls, qui se présentait sans étiquette mais contre qui ni le PS, ni la République en marche n'avaient investi de candidat, est arrivé en tête au premier tour des législatives avec 25,45% des voix, devant Farida Amrani (17,61%). Pour Benoît Hamon, qui avait déjà soutenu le communiste Michel Nouaille au premier tour dans la 1ère circonscription de l'Essonne, Manuel Valls ne tient sa survie qu’au président lui-même :
"Il a été distingué, élu par Macron.Macron a choisi les socialistes qu'il voulait avoir à l'Assemblée nationale. Il ne leur a pas mis de candidat en face. Il les a choisis, et en les choisissant il les ligote, et je pense qu'il a choisi en plus ceux dont il estime qu'ils seront incapables d'incarner à un moment une menace pour lui."
65 candidats PS se sont qualifiés pour le second tour des législatives, dont une dizaine n'avaient pas d'adversaire de La République en marche (LREM). Parmi eux, les anciens ministres Stéphane Le Foll, Marisol Touraine ou Myriam El Khomri.
Et pour bien montrer que l’ancien Premier ministre de François Hollande "s'est éloigné de la gauche", Benoît Hamon a établi une comparaison entre Bruno Le Maire, Alain Juppé et Manuel Valls :
"Faites-moi la différence sur les questions économiques entre un Le Maire, un Juppé et Valls ? Bien sûr que ça s’additionne. Tous les députés dits "de gauche" qui ont rejoint Macron sur les questions économiques, ils sont d’accord avec tous les députés de droite.Il a réussi à faire l’unité de gens qui surjouaient les clivages là où il n’y en avait pas. La réalité, c’est qu’ils étaient d’accord sur les principales mesures économiques. Sur le contrat de travail, ils sont d’accord. Sur le licenciement, ils sont d’accord. Sur le financement de la sécurité sociale, ils sont d’accord. Macron dit une chose qui est juste : 'Mais en fait, c’est pipeau ces clivages. Vous surjouez mais en réalité, vous êtes d’accord sur l’essentiel, juste il y a une question d’intensité, de rythme sur lesquels vous êtes en désaccord.' Et là-dessus, il a réussi à réunifier des gens qui, effectivement, dans deux partis différents, Les Républicains et le Parti socialiste, défendaient des gros morceaux de programme en commun."
S’il est apparu affecté par sa défaite au premier tour des législatives, Benoît Hamon veut continuer son combat politique. Et en attendant, à l’instar de NKM, il va "chercher du travail".