Le ministre de l'Intérieur a annoncé la fermeture de ce centre, situé à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire).
Il était en sursis depuis plusieurs mois. Le centre de déradicalisation controversé de Pontourny, va fermer ses portes, moins d'un an après son ouverture. Voué à accueillir des jeunes en voie de radicalisation sur la base du volontariat, le lieu de déradicalisation d'Indre-et-Loire tournait à vide, sans pensionnaire, avec une trentaine de salariés payés sans avoir de mission précise depuis février.
«L'expérience ne s'est pas révélée concluante», déclare vendredi le ministère dans un communiqué. «L'expérimentation d'un centre d'accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l'expérimentation conduite à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Veron», ajoute-t-il. Avant de préciser que «le gouvernement étudiera la possibilité d'ouvrir des structures de petite taille pour y développer des solutions alternatives à l'incarcération».
En septembre 2016, le gouvernement avait décidé d'ouvrir à titre expérimental ce centre, vite controversé, avec pour objectif de «préparer, proposer et dispenser une offre et un programme pédagogique utilise à la réinsertion de jeunes radicalisés en voie de marginalisation». Mais le centre n'a au total accueilli que neuf pensionnaires et aucun d'entre eux n'a suivi le programme jusqu'à son terme, souligne le ministère de l'Intérieur.
Le 12 juillet dernier, un rapport sénatorial épinglait sévèrement la politique de déradicalisation menée en France. Esther Benbassa, rapporteur de la mission d'information «désendoctrinement, désembrigadement et réinsertion des djihadistes en Europe», avec sa collègue Catherine Troendlé (LR), y qualifie d'«échec cuisant» voire de «fiasco complet» la politique de regroupement des détenus radicalisés menée ces dernières années en France.
Les deux élus préconisaient la fermeture de ce centre expérimental, qui avait coûté au total 2,5 millions d'euros. Dénonçant une «gabegie financière», le rapport recommandait de «mettre fin à l'expérimentation et renoncer à sa généralisation».