Ils manifestaient jeudi contre cette mesure fiscale phare du gouvernement, qui touchera 60 % d’entre eux et abaissera leur pouvoir d’achat.
« On n’est pas des nantis. » C’est à ce cri de colère que quelques milliers de retraités ont manifesté, jeudi 28 septembre à Paris, contre la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG). Une mesure fiscale phare du gouvernement, qui entraînera, pour la majorité d’entre eux, une perte de pouvoir d’achat.
Le gouvernement prévoit en effet une hausse de la CSG de 1,7 point à partir du 1er janvier 2018 afin de compenser la suppression des cotisations d’assurance-chômage et maladie des salariés du secteur privé. Une mesure qui ne satisfait pas les principaux syndicats de retraités — CGT, FO, CGC, CFTC, FSU, Solidaires, FGR —, qui avaient appelé à des rassemblements dans plusieurs villes.
Environ 2 000 personnes ont manifesté à Bordeaux, 1 200 à Lille, 900 à Caen, 850 à Toulouse et 700 à Brest, selon les chiffres de la police, ou encore 1 000 à Rouen (chiffre organisateur). Ils étaient à Paris entre 3 300, selon la police, et 10 000, d’après les organisateurs, et quelques centaines à Rennes, Reims, Epinal, Strasbourg et Besançon.
« Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, on n’en veut pas de cette société-là », chantaient des manifestants du cortège parisien, qui a démarré vers 15 heures aux abords de l’Opéra Garnier, pour un court trajet jusqu’à la rue de Miromesnil.
Ballons gonflables géants aux sigles des syndicats organisateurs, banderoles et pancartes portant les mentions « voleurs », « CSG, retraite, Macron = racket » ou encore « retraités maltraités » parsemaient la manifestation.
« Avec la hausse de la CSG, le pouvoir d’achat des retraités va baisser brutalement », dénonce Gérard Gourguechon, représentant du syndicat des retraités Solidaires.
« Dans le même temps, le gouvernement supprime l’ISF, baisse l’impôt sur les sociétés, réduit les APL, ça ne passe pas du tout dans l’opinion publique. »
Cette hausse de la CSG devrait affecter les retraités touchant des pensions de plus de 1 200 euros par mois, soit 60 % d’entre eux. Selon les organisations syndicales, cette perte correspondrait à un montant de 306 euros par an pour une pension de 1 500 euros. Un « effort » demandé par Emmanuel Macron aux « retraités les plus aisés » pour « récompenser le travail » en redonnant du pouvoir d’achat aux actifs.
Même si, au 1er octobre, les pensions des retraités seront revalorisées de 0,8 % pour rattraper l’inflation, « cela ne fait pas le compte », estime Martin Brun, ex-agent RATP de 66 ans. La hausse de la CSG « est la goutte d’eau qui fait déborder la vase, car elle s’ajoute à des tas de mesures depuis des années », dit-il, évoquant notamment la suppression de la demi-part fiscale des veuves et veufs.