Une enquête publiée dans le New York Times, jeudi 5 octobre, révèle une série d'accusations de harcèlement sexuel à l'encontre de l'un des plus puissants producteur d'Hollywood. Ce dernier a présenté ses excuses et veut apprendre à «contrôler ses démons».
Harvey Weinstein, l’un des plus puissants producteurs de Hollywood, a présenté jeudi ses excuses et a déclaré se mettre en «congé» à la suite d’une série d’accusations de harcèlement sexuel révélées dans une enquête du New York Times ce même jour.
Le producteur de Gangs of New York, nommé pour l’Oscar du meilleur film, ou de Shakespeare in love, lauréat de ce prix prestigieux en 1999, est accusé par plusieurs femmes, dont les actrices vedettes Ashley Judd (Double jeu, Crimes et pouvoir,...) et Rose McGowan (Charmed, Scream,...), d’avoir tenté de les masser, de les avoir forcées à le regarder nu ou d’avoir promis des aides à leur carrière contre des faveurs sexuelles.
Face à ces accusations, le magnat du cinéma a fait son mea culpa via un communiqué envoyé au quotidien américain : «Je réalise que la façon dont je me suis comporté avec des collègues par le passé a causé beaucoup de douleur, et je m’en excuse sincèrement.» Il a ajouté : «Mon chemin sera maintenant d’apprendre à me connaître et maîtriser mes démons. […] Je prévois de prendre un congé de ma société et de m’occuper de ce problème en priorité.» Le producteur cherche tout de même à se justifier en soulignant : «J’ai grandi dans les années 60 et 70, quand toutes les règles sur le comportement et les lieux de travail étaient différentes.»
D’après son avocate Lisa Bloom, Weinstein qualifie toutefois plusieurs de ces accusations de «totalement fausses». Elle le décrit comme «un vieux dinosaure qui apprend de nouvelles manières» et assure qu’il «lit des livres et suit une psychothérapie». Charles Harder, un autre avocat de Weinstein, qualifie l’article du New York Times de «saturé d’affirmations fausses et diffamatoires». Il affirme aussi que son équipe prépare une plainte contre le quotidien.
D’après l’enquête, citant des membres de la Weinstein Company, le producteur a passé au moins huit accords amiables avec des femmes. Parmi elles, une jeune assistante dans les années 90, une actrice, une assistante à Londres en 1998, une mannequin italienne en 2015 et Lauren O’Connor, une employée de sa société, peu après. Le quotidien souligne aussi qu’en 1997, Rose McGowan a passé un accord amiable de 100 000 dollars avec Harvey Weinstein à la suite d’un incident dans une chambre d’hôtel pendant le festival de Sundance. Elle n’avait alors que 23 ans et venait de jouer dans le film d’horreur à succès Scream.
«Il y a un environnement toxique pour les femmes dans cette entreprise», a écrit Lauren O’Connor dans un mémo envoyé à plusieurs dirigeants de la maison de production. Ashley Judd affirme confie quant à elle qu’il y a vingt ans, alors qu’elle était venue le voir pour un petit-déjeuner de travail, il l’a faite monter dans sa chambre d’hôtel. En peignoir, il lui aurait alors demandé s’il pouvait la masser ou si elle pouvait le regarder prendre une douche. «Paniquée», elle avoue s’être demandée : «Comment puis-je sortir de la chambre le plus vite possible sans m’aliéner Harvey Weinstein ?»
Le cofondateur, avec son frère Bob, des maisons de production Miramax, notamment à l’origine de Pulp Fiction ou de Sexe, mensonges et vidéos, et de The Weinstein Company, a accumulé les récompenses les plus prestigieuses du septième art, notamment à Cannes ou aux Oscars. Rose McGowan a réagi sur Twitter : «Les femmes se battent. Et à tous les hommes : faites face. Nous avons besoin que vous soyez nos alliées.»
C’est la dernière personnalité en date déchue ces dernières années à cause d’un scandale sexuel aux Etats-Unis, après l’acteur vedette Bill Cosby, le présentateur de Fox News Bill O’Reilly, le dirigeant de la même chaîne conservatrice Roger Ailes.