Teddy avait 11 ans et rêvait de devenir danseur. Il n’aura jamais cette chance. Comme cinq de ses camarades, il a péri dans la collision entre un TER et un bus scolaire le 14 décembre dernier à Millas. Sa maman lui a écrit une lettre bouleversante.
"Ce jour-là, nous devions fêter mon anniversaire à ton retour. Je t’ai déposé comme chaque matin à l’arrêt de bus pour partir au collège. Tu m’as fait un grand sourire et signe de la main et nous avons passé notre journée chacun de notre côté. Puis… tu n’es jamais revenu. » C’est par ces mots que la maman de Teddy, qui a péri dans la collision entre un car scolaire et un TER à Millas, commence la lettre à son fils.
Teddy, 11 ans, est avec Alan, Loïc, Diogo, Ophélia et Younès, l’un des six adolescents vivant à Saint-Féliu-d’Avall et scolarisé au collège de Millas, à avoir perdu la vie le 14 décembre dernier dans ce dramatique accident.
Dans cette lettre publiée sur sa page Facebook et partagée plus de 15000 fois en quelques jours, Sandra, la maman de Teddy raconte cette journée qui a débuté a priori comme les autres et qui s’est terminée en drame absolu.
« Je devais te récupérer à l’arrêt du bus. Tu finissais à 16 heures J’ai attendu. Pensant qu’il y avait du retard j’ai attendu encore puisque c’était déjà arrivé. Inquiète ensuite ne voyant pas le bus arriver, j’ai téléphoné au collège pour savoir s’il y avait du retard et ils m’ont répondu que le bus avait eu un accident et qu’il fallait que je les rejoigne. Arrivée à mi-chemin la gendarmerie avait bloqué l’accès et ils m’ont demandé de me ranger sur le côté. Je leur ai dit que tu devais prendre ce bus. Ils ont commencé à prendre toutes les coordonnées mais je ne savais pas encore ce qu’il se passait. Lorsque j’ai voulu prévenir ton frère, je suis tombé sur un article disant qu’un train avait percuté un bus scolaire et la photo montrait cette scène du bus éventré. J’ai entendu les hélicoptères (tu étais dans l’un d’eux… je ne le savais pas encore) et toutes sortes de sirènes et là j’ai compris. L’horreur, l’impensable, l’inimaginable », écrit-elle.
Ce n’est que le lendemain matin aux aurores que la maman va retrouver son petit garçon à l’hôpital, encore vivant mais, « méconnaissable, tellement abîmé » et le regarder se battre jusqu’à son « dernier souffle », qu’il poussera quelques jours plus tard.
Avec tout son amour, Sandra raconte qui était son fils. « Tu n’avais que 11 ans. Ta vie était bien remplie mais elle ne faisait que commencer. Tu aimais aller au collège, tu travaillais bien, tu avais beaucoup d’amis. Toujours souriant, les yeux pétillants, joyeux, farceur, plein de vie. Et ta passion pour la danse. Tu aimais tellement, tellement danser, rejoindre cette autre famille, ta partenaire, les pistes et les compétitions. Tu voulais aller loin dans la danse, tu étais toujours partant, tu disais souvent en rigolant que tu voulais beaucoup d’enfants et qu’il fallait profiter de la vie », se remémore-t-elle.
« Comment profiter de la vie maintenant que je t’ai perdu ? […] Maintenant la vie n’a plus de sens sans toi. Je suis dévastée. Perdre son enfant c’est tragique mais dans de telles conditions c’est insoutenable. Rien ne te ramènera je sais mais on connaîtra un jour la vérité. Cette vérité. Je me battrais pour ça », promet-elle à son enfant.
« Je t’aime fort mon cœur, de tout mon cœur. Je souffre à un point si tu savais… Mais toi continue de danser et danser encore là-haut. De rire et t’amuser. Ne t’arrête surtout pas. […] Je t’aime fort mon cœur, de tout mon cœur. Je souffre à un point si tu savais… Mais toi continue de danser et danser encore là-haut. De rire et t’amuser. Ne t’arrête surtout pas ».
Il y a une semaine une pétition a été mise en ligne afin de soutenir la conductrice du bus mise en examen après l'accident de Millas du 14 décembre. Ce vendredi, elle a déjà rassemblé plus de 54000 signataires.
Une pétition qui ne laisse pas insensible la famille d'une petite victime du drame. Comme le révèle nos confrères de L'Indépendant, la tante d'un des enfants décédé dans l'accident a réagi à cette pétition sur les réseaux sociaux : "à la vue des éléments du dossier porté à ma connaissance, je n’ai qu’une chose à demander par respect pour les petits anges partis beaucoup trop tôt, pour ses enfants qui se battent encore pour survivre, pour ceux qui survivront écorchés de la vie, par respect pour eux, pour les familles et amis, de laisser faire la justice et arrêter avec cette pétition qui est indécente. Nous ne voulons pas juste un coupable. Nous voulons la vérité rien que la vérité. Je pense que l’on nous doit bien ça."
Déjà, sur BFM, Jéhanne Collard, l'avocate des familles de victime qui se sont portées partie civile, avait jugé cette pétition "inadmissible".