"Complotisme, les alibis de la terreur" un documetaire inédit sur France 3, le mardi 23 janvier à 23h20

Mardi 23 janvier à 23h20, France 3 proposera un documentaire inédit de Georges Benayoun et commenté par le comédien André Dussolier "Complotisme, les alibis de la terreur".

Qu'est-ce que le conspirationnisme, le complotisme et quels sont leurs liens avec le djihadisme ? Ces questions, Georges Benayoun et Rudy Reichstadt les ont posées à des philosophes, des sociologues, des psychologues, à des témoins ou des proches de victimes d'attentats. Et leurs réponses illustrent les conséquences de la désinformation au quotidien.

« Les massacres, chez les humains, ont toujours besoin de justification et de cadres interprétatifs permettant de leur donner un sens. Même les djihadistes recherchent du sens et veulent un monde ordonné où leurs crimes puissent avoir un sens et une valeur de rédemption. » Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées.

Pourquoi faut-il trouver une explication irrationnelle à des faits prouvés scientifiquement, matériellement ? Et pourquoi certains ont-ils besoin de se raccrocher à des histoires montées de toute pièce plutôt que d'admettre la vérité ? Il suffit d'écouter les différents intervenants rencontrés pour les besoin du documentaire de Georges Benayoun et Rudy Reichstadt pour réaliser combien il peut être aisé de se laisser guider vers une explication en adéquation avec son mode de pensée ou ses croyances ­– qu'elles soient ou non religieuses. Quitte, dans le cas des attentats, à s'interroger sur l'identité des suspects, des assassins, sur le mode opératoire utilisé et parfois même sur l'existence des victimes. Difficile de réaliser que ce doute semé dans l'esprit d'autrui alimente les conversations à l'infini et produise des réactions nuisibles en chaîne. À force de croire au bien-fondé de sa pensée, le complotiste réfute chaque réponse apportée par un « pourquoi ? » disproportionné. Mieux, il ira trouver sur Internet sa vérité. Bien évidemment, il est des vérités tronquées, mais généralement elles le sont dans des pays où la démocratie connaît quelques lacunes.

Alors, faut-il voir dans ces comportements le doute grandissant d'une partie de la société vis-à-vis des médias traditionnels, des politiques et parfois même des scientifiques ? Et cela suffit-il à expliquer la manipulation dont elle est victime ? Peut-être, mais pas seulement.

Au fil des entretiens se dessine l'histoire des hommes. Une histoire ancienne, où la religion et la géopolitique ont leur part de responsabilité. Une histoire de différence et d'incompréhension, de victimisation et de crise identitaire. Avec ce sentiment chevillé au corps qu'il faut toujours trouver un bouc-émissaire, quitte à se tromper de cible ou à faire preuve d'intolérance. Certains préfèrent se complaire dans le complotisme plutôt que d'accepter de s'ouvrir au monde et d'entrevoir une autre réalité. L'histoire nous a pourtant appris à nous méfier de toutes les formes d'idéologies sectaires ou d'endoctrinement...