Des voyageurs bloqués à New York à cause de la vague de froid engagent un recours collectif contre la compagnie française. Ils disent avoir été «abandonnés» par le personnel.
C'est l'histoire de trois vols Paris-New York qui ne se sont pas déroulés comme prévu. Et qui ont laissé des souvenirs emplis d'amertume aux voyageurs. Une amertume telle qu'ils veulent aller jusque devant les tribunaux. Le Parisien raconte ce samedi 13 janvier que 220 passagers français de XL Airways ont décidé de se liguer ensemble contre la compagnie et d'engager un recours collectif à son encontre. Pourquoi ? Parce que durant la vague de froid tout début janvier, ils sont restés bloqués à New York, parfois durant plusieurs jours, et reprochent à la compagnie son laxisme voire son inactivité.
Créée en 1994, XL Airways, «la compagnie française des bons plans» est spécialisée dans les longs courriers touristiques entre la France métropolitaine et les Caraïbes, La Réunion, les États-Unis et le bassin méditerranéen.
Plusieurs jours durant, autour du 1er janvier, les conditions de froid extrêmes ont entraîné la paralysie d'une partie du trafic aérien à New York. «Je ne lâcherai pas, ce que nous avons vécu est totalement inadmissible, confie Sandrine au Parisien. Laisser les gens dormir au sol avec des enfants, aucune information ni aucune assistance aux passagers qui étaient comme prisonniers...» Yasmine renchérit avec ce témoignage : «Notre vol du 4 janvier a été annulé. Pourtant, de la porte et à l'heure où nous devions embarquer, un avion d'Egyptair, avec une amie à bord, est bien parti, lui. Il faudra nous expliquer pourquoi il a décollé à notre place !»
Manifestement, la compagnie aérienne n'a pas été à la hauteur... Et pour les voyageurs, ce laxisme a eu un coût. Mathieu par exemple, s'est senti «abandonné» et explique avoir dépensé plusieurs milliers d'euros pour loger et nourrir sa famille. La réglementation européenne est très claire : en cas de circonstances extrêmes - y compris liées au climat - rien n'impose aux compagnies d'indemniser les voyageurs. Néanmois, elles se doivent d'appliquer un «devoir d'assistance» qui consiste à tenir informé ses voyageurs, leur apporter des boissons, les aider à trouver un hébergement pour la nuit... Ce minimum n'aurait pas été rempli par le personnel d'XL Airways.
La compagnie, qui n'a commenté le projet d'action devant la justice, a expliqué que son personnel, très mobilisé et sollicité durant ces six jours, est «épuisé» et a tenté de faire son maximum. Cela n'est pas du tout l'avis de Me Papart, une avocate qui a effectué le voyage. «On va voir s'il y a eu mise en danger d'autrui, précise-t-elle au Parisien. Des malades n'ont pas eu accès à leurs médicaments coincés dans leurs bagages perdus, des femmes enceintes ont dormi par terre. Je n'ai jamais vu une situation aussi grave», conclut-elle.
Les 220 voyageurs vont envoyer une mise en demeure d'indemnisation et lancer une action groupée devant le tribunal d'instance de Paris si ils n'obtiennent pas gain de cause. À date du 12 janvier, XL Airways a mis en ligne sur son site des mesure exceptionnelles pour dédommager ses clients. La compagnie s'engage ainsi à rembourser l'hébergement et la restauration à hauteur de 100 dollars - ou 100 euros - par nuit et par personne et 15 dollars - ou 15 euros - par repas et par personne. Le dédommagement ne tient donc pas compte du taux de change...