Quatre mois après la mort d'Alexia Daval, ses parents sortent du silence dans les colonnes de L'Est républicain, jeudi 1er mars. Ils parlent parce qu'ils "ne voudraient pas qu'Alexia soit salie, traînée dans la boue", en référence notamment aux propos de l'avocat de Jonathann Daval. Maître Schwerdorffer avait qualifié d'"écrasante" la personnalité d'Alexia Daval. "C'était tout l'inverse", lance Isabelle Fouillot, en évoquant ses souvenirs avec sa fille.
"Je ne l'ai jamais vue en colère, ni avoir un quelconque accès de violence sur qui que ce soit. Jamais nous n'avons vu (Alexia et Jonathann Daval) se disputer", ajoute-t-elle. Le couple avait vécu une année pleine sous le toit des parents d'Alexia Daval. "Notre fille n’était ni autoritaire, encore moins violente", complète Jean-Pierre Fouillot.
Le soir du 27 octobre, soit quelques heures avant le drame, Isabelle Fouillot se souvient avoir réuni ses proches autour d'une raclette. "Nous avons passé une très bonne soirée en famille, comme nous en avons eu plein. Je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite", déplore-t-elle.
Jonathann Daval "était comme un fils", se souvient Jean-Pierre Fouillot. "On lui a ouvert les bras, il était de la famille. Combien de fois nous a-t-il dit : 'Vous êtes ma famille' ?" Au moment des obsèques de sa fille, Jean-Pierre Fouillot avait déclaré qu'il souhaitait "à tout le monde d'avoir un gendre comme Jonathann Daval." "Et c'était sincère (...) Quand je relis (ma déclaration), j'éprouve un gros pincement au cœur."
Pour les parents d'Alexia Daval, le comportement de leur gendre après le drame ne laissait rien transparaître. "Pour nous c'était impossible, on croyait à son innocence à 500% (...) Les trois mois qui ont suivi la mort d’Alexia, il m’appelait maman. Il était tous les jours chez nous. On a fait Noël ensemble. Jonathann acceptait toutes les invitations. On l’a porté, les images parlent d’elles-mêmes. On se demande aujourd’hui s’il a été sincère avec nous, durant toutes ces années", s'interrogent les parents qui attendent maintenant les résultats de l'enquête.
Dans cette affaire, Jonathann Daval a avoué avoir tué Alexia Daval, en invoquant la thèse de "l'accident". "Ça, ce n’est pas possible ! Quand on étrangle quelqu’un, à un moment, on s’arrête si on ne veut pas la mort de l’autre", déplore Jean-Pierre Fouillot. "L'autopsie révèle de nombreuses traces de violences. Je pense que Me Schwerdorffer n'a pas lu le dossier", complète son épouse.
Meurtris, les parents d'Alexia Daval ne ressentent "absolument pas" de haine. "La haine ? On en est incapable", lance Isabelle Fouillot. "Se venger de quoi ? Il doit suffisamment souffrir comme ça, ce n’est pas la peine d’en rajouter. C’est sûr, on a été trahis. Mais ce qui nous bousille avant tout, c’est le chagrin", raconte le père endeuillé.
Ce qui ne l'empêche pas de se poser beaucoup de questions désormais. "On se demande : depuis quand nous a-t-il menés en bateau ? Uniquement après ? Depuis plus longtemps ? Était-il sincère quand il nous disait nous aimer ? Nous aime-t-il encore ?"
"Je me sens détruite, ma vie est brisée, j’ai l’impression d’être au fond d’un abîme duquel je ne remonterai pas. En fait, je n’ai plus de vie", conclut la mère de la victime, qui ne veut pas de la confrontation avec Jonathann Daval.