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Apple déclare la guerre à Facebook avec iOS 12

Le torchon brûle entre Apple et Facebook. Sans jamais le mentionner directement, la marque à la pomme a taclé le réseau social sur la confidentialité, lundi 4 juin, à l'occasion de l'ouverture de sa conférence annuelle des développeurs. Désireux de se présenter en champion de la protection des données personnelles face à son rival américain, empêtré dans les controverses sur ce sujet avec l'affaire Cambridge Analytica, le fabricant de l'iPhone a annoncé que son navigateur Safari, présent sur 27% des navigateurs mobiles, allait bientôt bloquer les modules "Like" et "Share" et les modules de commentaires qui permettent à Facebook et aux réseaux sociaux de pister les internautes sur le Web.
 
"Les cookies liés au bouton "J'aime" et aux espaces de commentaires, comme la fonction "partager" intégrés aux sites Internet peuvent être utilisés pour vous pister. Nous mettons fin à cela dès cette année", a fait savoir Craig Federighi, vice-président d'Apple en charge des logiciels. Ces témoins de connexion sont utilisés par les réseaux sociaux pour récolter des informations sur les visites des internautes, même s'ils ne cliquent pas directement dessus. Les données sont ensuite utilisées pour leur envoyer de la publicité ciblée en fonction de leurs précédentes recherches.
 
Avec la mise à jour iOS 12, qui disponible cet automne, Safari avertira l'utilisateur lorsqu'une application tentera d'accéder à ses données par ces modules sociaux. Des modules étaient déjà proposés par Apple pour bloquer ce pistage. Le dispositif est généralisé et activé par défaut. Ces boutons, qui sont aussi utilisés par Google, Twitter et d'autres entreprises, seront automatiquement bloqués sous iOS 12, sauf si l'utilisateur autorise la transmission de données. L'an passé, Apple avait déjà limité le temps durant lequel certains cookies pouvaient être utilisés pour cibler des publicités.
 
Apple s'attaque aussi au "fingerprint", la prise d'empreinte, une technique utilisée pour suivre les traces laissées par les internautes avec un navigateur Web (par le biais des informations relatives à leur système d'exploitation ou aux extensions installées) même si les témoins de connexion liés aux cookies sont désactivés. Sous iOS 12, Safari présentera seulement des informations simplifiées du système pour mettre à mal ce suivi.
 
La nouvelle version de Safari améliore également l'hygiène des mots de passe. Le navigateur permettra de générer, remplir automatiquement et stocker des mots de passe forts. Safari vérifiera également si des mots de passe ont été réutilisés pour inciter les internautes à ne pas les utiliser sur plusieurs services afin de réduire le risque d'être touché en cas de faille de sécurité.
 
Apple entend aussi limiter le temps passé sur les applications les plus chronophages, comme Facebook, Messenger, Instagram ou WhatsApp. La prochaine mise à jour d'iOS introduira des outils pour permettre aux utilisateurs de fixer eux-mêmes leurs limites d'utilisation et de contrôler les usages de leurs enfants. Un mode "ne pas déranger" pourra aussi masquer les notifications de l'écran la nuit jusqu'au réveil. Dans le même temps, la marque a tout de même annoncé plusieurs nouveautés susceptibles d'augmenter l'engagement de ses clients, comme les nouveaux Animojis et les appels FaceTime à 32.
 
Apple se présente régulièrement en bon élève de la protection des données personnelles. Même s'il en collecte aussi, son modèle économique ne repose pas sur leur exploitation et leur revente à des fins de ciblage publicitaire, contrairement à Facebook et Google. Apple vend des smartphones et produits informatiques le prix fort, maîtrise totalement leur écosystème en concevant leurs systèmes d'exploitation et réalise des marges importantes avec les ventes d'applications via l'App Store.
 
Les scandales successifs de fuites de données personnelles permettent à l'entreprise d'affirmer sa différence avec la concurrence. L'an passé, alors que des spécialistes pointaient les risques du nouveau système de reconnaissance faciale de l'iPhone X, elle avait publié plusieurs pages relatives à la confidentialité et la sécurité des données sur son site dans lesquelles elle érigeait le respect de la vie privée en droit fondamental et mettait en avant son recours à la confidentialité différentielle et au chiffrement pour protéger ses utilisateurs.
 
Fin mars, dans la foulée des révélations sur l'affaire Cambridge Analytica, Tim Cook ne s'était pas privé d'attaquer Facebook sur les pratiques de son rival en assurant qu'Apple ne se serait jamais retrouvé dans la même situation. "On pourrait faire un paquet d'argent si notre utilisateur était notre produit. Nous avons choisi de ne pas le faire", avait notamment affirmé le patron d'Apple à la chaîne MSNBC.
 
Facebook n'a pas réagi officiellement aux annonces d'Apple. Mais Alex Stamos, directeur technique du premier réseau social de la planète, s'est interrogé sur Twitter sur la capacité d'Apple à appliquer ces limitations des dispositifs de suivi des internautes de façon équitable sur le Web.
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