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#MeToo : Pour Isabelle Adjani, la tribune de 100 femmes pour le «droit d'importuner» publiée dans «Le Monde» était «la pire chose à faire»

Dans un entretien accordé aux «Inrocks», l'actrice Isabelle Adjani a désapprouvé la tribune publiée dans «Le Monde» co-signée par 100 femmes en janvier dernier, qui soutenait le «droit d'importuner»...

« C’était la pire chose à faire ! ». Isabelle Adjani est sortie de son silence dans une interview donnée à l'hebdo Les Inrocks, ce mercredi. La comédienne française a vigoureusement critiqué les 100 femmes signataires, parmi lesquelles figure Catherine Deneuve, de la tribune publiée en janvier dans Le Monde sur le « droit d’importuner », dans le contexte de l’affaire Weinstein et de la libération de la parole des femmes (#MeToo, #BalanceTonPorc). Et l’actrice, qui sera à l’affiche en août de Le Monde est à toi du réalisateur Romain Gavras, que 20 Minutes avait rencontré avec un lecteur lors du dernier Festival de Cannes, a étayé ses arguments.

Ainsi, Isabelle Adjani s’en prend aux signataires de la tribune, et s’interroge. « Comment ces femmes ont-elles pu oublier la situation de ces autres femmes, et je ne parle pas que des actrices, loin de là, mais de toutes celles victimes d’abus sexuels, de violences conjugales, et qui commençaient à s’y retrouver pour aller se défendre ? (…). Comment peut-on prendre le risque d’anéantir ça ? Et au nom de quoi ? D’une histoire culturelle du libertinage… Comme si c’était ça qui était en jeu. »
 
Ce n’est pas la première fois cependant que l’icône du septième art s’exprime sur le sujet. En novembre, aux côtés de l’avocate Léa Forestier, l'actrice dénonçait l’omerta autour des violences sexuelles dans le cinéma français, dans les colonnes de Libération.

Aujourd’hui, l’interprète de Camille Claudel note un ralentissement du phénomène de harcèlement touchant les femmes, notamment grâce à l'apport des hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc sur les réseaux sociaux. Un constat qu’elle relaie, malgré « un ricanement excédé des hommes. Et de certaines femmes aussi d’ailleurs, puisqu’il y a des gardiennes du machisme qui sont pires que les hommes. »

« On est juste au début d’une remise en cause d’un fonctionnement qui macère dans le déni depuis une éternité. Les actrices sont singulièrement fragilisées par l’abus, observe Isabelle Adjani. Nous sommes un réceptacle de désirs et de violences ? Mais nous cherchons un vecteur de sublimation. Rien ne justifie qu’unilatéralement on fasse sauter le verrou de la sublimation pour lui substituer une prédation animale ». Enfin, pour la comédienne, le sujet demeure délicat à aborder dans le milieu du cinéma français. « Je me sens plus proche des actrices américaines (…). Elles sont plus vigilantes et plus organisées. »

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