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L’ADN des salariés de Prisma prélevé à la suite de lettres anonymes

L’ADN des salariés de Prisma prélevé à la suite de lettres anonymes
Après des menaces de mort envoyées au groupe de presse Prisma, les salariés hommes employés au siège de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) sont convoqués par la police pour un prélèvement ADN.
 
Ils sont déjà une soixantaine de salariés de Prisma à avoir reçu leur convocation, les invitant à se rendre dans les locaux de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine pour un prélèvement ADN. Concrètement, les enquêteurs de la Sûreté cherchent à identifier le ou les auteurs de menaces de mort adressées à plusieurs employés du groupe de presse.
 
Les premières l’ont été en juillet 2017. C’est alors une lettre anonyme contenant notamment une balle d’arme à feu qui parvient à la direction. Une première plainte est déposée au commissariat de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), où se situe le siège de Prisma. Mi-octobre 2017, un second courrier est adressé aux mêmes destinataires. Cette fois, c’est une cartouche de fusil qui a été glissée dans la missive.
 
En janvier, plusieurs salariés de Prisma reçoivent à leur tour des lettres de menaces. Le parquet confie alors une enquête préliminaire, ouverte pour menaces de mort, à la Sûreté. Ce qui n’empêche pas qu’à nouveau, en juin, sept salariés réceptionnent des courriers, « comportant plutôt des injures que des menaces à proprement parler », selon une source proche du dossier. Sur l’un de ces envois, une trace génétique est isolée. Il est alors décidé de procéder à des prélèvements ADN en interne, entraînant l’envoi, mi-août, des premières convocations.
 
Sont concernés les 350 hommes salariés du groupe. « C’est la grosse question du moment : est-ce que tu as reçu ta convocation ? », décrit Emmanuel Vire, délégué SNJ-CGT de Prisma, et secrétaire général de ce même syndicat, le second représentatif de la profession. Il se dit par ailleurs surpris que certains délégués syndicaux aient été parmi les premiers convoqués. A titre personnel, Emmanuel Vire a d’ailleurs refusé de voir son ADN prélevé, ce que la loi lui autorise dans le cadre de cette enquête dite préliminaire.
 
Au sein de Prisma, saisie par le SNJ-CGT le 13 août, la secrétaire générale du groupe a diffusé le 23 un communiqué interne, lequel précise notamment les conditions de cette convocation. « Le processus de prélèvement se déroule par voie buccale à l’aide d’un coton-tige », indique le document, la direction appelant à « la pleine collaboration » de ses salariés, leur rappelant qu’ils pourront effectuer ce prélèvement sur leur temps de travail. « Les ADN collectés seront ensuite détruits dès la clôture des investigations et ne seront pas conservés dans les bases de données de la police », rassure de son côté le parquet.
 
Côté police, la convocation, dont nous avons pu consulter un exemplaire, mentionne simplement « une procédure judiciaire en cours au sein de la société Prisma Media », ainsi qu'« un prélèvement ADN et prises d’empreintes digitales aux fins de comparaison », sans indiquer les éléments laissant penser que ces menaces aient une origine interne à Prisma. Selon la Lettre A - lettre confidentielle consacrée à l’actualité politique et médiatique - c’est d’ici la fin de l’année « la totalité des salariés masculins en contrat à durée indéterminée de Prisma média (Femme actuelle, Capital, Géo, etc.) qui devra se soumettre à une prise d’empreintes ADN », au rythme d’une vingtaine chaque jour. Suivront ceux en CDD puis les anciens salariés de la société. Soit potentiellement 700 personnes.
 
De source proche de l’enquête, on se refuse à confirmer que tous verront leur ADN prélevé, tout en reconnaissant que ces prélèvements vont se poursuivre tant que le ou les auteurs des menaces n’ont pas été identifiés. D’ici là, ces investigations hors norme vont continuer d’agiter le groupe Prisma en interne. Après avoir fait l’objet, mardi, d’une question posée dans le cadre de la réunion avec les délégués du personnel, l’affaire sera vendredi en tête de l’ordre du jour du comité d’entreprise. Contactée, Isabelle Narbéburu, secrétaire générale de Prisma, n’a pas souhaité communiquer, « en raison de l’enquête en cours. »
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