Comme Netflix et les autres, le studio souhaite mettre l'accent sur la création de contenus réservés à sa plateforme en ligne, qui arrivera sur le marché fin 2019.
Il y a tout juste un an, on apprenait que le géant Disney avait décidé de se jeter dans la bataille des services de vidéo à la demande par abonnement. Jusqu'à ce jour, le studio était resté plutôt silencieux quant à l'organisation de sa future plateforme. Mardi 7 août, la firme de Burbank, plus puissante que jamais après l'acquisition enfin confirmée de la Fox, a dévoilé une partie de sa stratégie lors de sa réunion trimestrielle face à ses actionnaires.
D'après le site spécialisé Variety, le président de Disney, Bob Iger, a confirmé que son portail de streaming sera lancé à la fin de l'année 2019. Il proposera évidemment des classiques d'animation du studio, mais également des longs-métrages encore en postproduction, tels que Dumbo de Tim Burton, le prochain chapitre d'Avengers ou encore Captain Marvel, tous prévus en salle pour le printemps 2019. Disney devrait logiquement rapatrier des centaines de ses productions diffusées chez ses concurrents, dont les contrats ne seront pas renouvelés l'année prochaine. Un coup dur, notamment pour Netflix qui dira adieu à tous les films Pixar et Marvel disponibles sur son service.
Tout comme Netflix, Amazon et la future plateforme Apple, Disney compte bien se lancer dans la production de contenus originaux qui ne sortiront pas en salle et seront uniquement destinés à être visionnés sur son service de streaming. Parmi eux, un remake en prises de vue réelles de La Belle et le Clochard prévu pour l'automne 2019. Bob Iger a expliqué que d'autres créations originales pourraient se dérouler dans des univers déjà connus du grand public, tels que Monstres et Cie ou encore High School Musical.
Même si le catalogue de ce futur « Disneyflix » devrait rapidement être bien rempli, Bob Iger a affirmé que la priorité de la plateforme sera « d'atteindre le noyau dur des fans » de Disney. « On veut marcher avant de courir », a-t-il expliqué, précisant que le service souhaitait miser sur la qualité avant de s'intéresser à la quantité de programmes diffusés. Le président du célèbre studio familial a ajouté que la future plateforme pourrait coûter aux abonnés moins cher que Netflix.
Certaines grosses franchises détenues par le studio ne seront cependant pas disponibles sur ce nouveau service dès sa mise en activité. Ce sera notamment le cas des films de la saga Star Wars sortis avant 2019, dont tous les droits de diffusion sont entre les mains de Turner Broadcasting, propriété de AT&T, jusqu'en 2024. « Ceux qui sortiront après 2019 seront disponibles », a précisé Bob Iger. Que les fans de la franchise se rassurent, la nouvelle saison de la série animée Clone Wars, actuellement en production, devrait être mise en ligne dès le lancement de « Disneyflix ». Quant au feuilleton Star Wars, en prises de vue réelles, produit par Jon Favreau (et qui devrait se dérouler trois ans après les événements du Retour du Jedi), il sera également disponible sur le champ. Constitué de dix épisodes fabriqués pour au moins 100 millions de dollars, ce nouveau programme pourrait bien entrer en concurrence frontale avec Le Seigneur des anneaux, actuellement mitonné par Amazon.
Disney souhaite que les sociétés de production qui lui appartiennent, de Pixar à Marvel en passant par Lucasfilm ou encore NatGeo, s'impliquent pleinement dans la création de contenus originaux pour la plateforme. En ayant racheté la Fox il y a quelques semaines pour plus de 70 milliards de dollars, le studio s'assure également un catalogue encore plus étoffé composé de longs-métrages et séries complémentaires à ceux qu'il possède déjà. Avec ce rachat, Disney a également acquis 60 % de la plateforme de streaming Hulu, sur laquelle, d'après Variety, elle pourrait diffuser les contenus de la Fox, notamment ceux de sa branche Fox Searchlight, qui ne seraient pas appropriés à sa plateforme principale, que le studio souhaite réserver à un public familial.
Impossible pour l'instant de dire si ce service de streaming parviendra à concurrencer Netflix, mais le rapatriement de toutes les productions Disney vers sa propre plateforme va inévitablement heurter l'actuel leader mondial de la SVoD. Au regard des têtes d'affiche que Netflix continue de recruter, devant comme derrière la caméra, on ne se fait cependant pas trop de souci pour le mastodonte du streaming vidéo. Une guerre des titans digne d'un comic book Marvel s'apprête à faire rage dans les entrailles du Net.