Le leader de la France insoumise, critiqué pour n'avoir pas répété ses propos à l'égard d'Emmanuel Macron lorsqu'il s'est retrouvé face à lui à Marseille vendredi, s'est de nouveau justifié ce dimanche.
Au surlendemain de sa rencontre à Marseille avec Emmanuel Macron, où il avait minimisé ses propos précédents sur un président "xénophobe", suscitant des railleries tant à gauche qu’à droite, Jean-Luc Mélenchon a renouvelé ses justifications.
Cette fois, c'est à la tribune que le leader de la France insoumise justifie son attitude cordiale à l'égard du président de la République, qu'il avait pourtant égratigné un peu plus tôt.
"Oui quand le Président vient à ma rencontre sur ma circonscription, mon rôle n’est pas de jouer un autre épisode de Kaaris et Booba", a-t-il déclaré à l’occasion de l’université d’été de "Nos causes communes", le mouvement commun de la gauche du PS et du MRC, organisé à Marseille ce week-end.
La veille, Jean-Luc Mélenchon avait déjà justifié sa discussion tranquille avec Emmanuel Macron sur le Vieux-Port de Marseille vendredi soir :
"Je ne vais pas à minuit et demi dans un bar m’engueuler avec le président de la République. Il est à Marseille, dans ma circonscription. Il y a une dimension de respect. On vit ensemble. Ce n’est pas une atmosphère où on se met des gifles. Il le sait que je suis son opposant", avait plaidé sur BFMTV le leader de La France Insoumise.
Jean-Luc Mélenchon a également lancé ce dimanche à Marseille un vibrant appel à la gauche du Parti socialiste.
"Je ne suis pas venu vous séduire, ni vous courtiser, ni vous admonester non plus d’ailleurs, ni vous reprocher vos nombreuses erreurs, car vous pourriez me faire remarquer que j’en ai partagé un certain nombre avec vous", a assuré le député des Bouches-du-Rhône, qui a lui-même quitté le PS en 2008.
"Je suis venu pour vous dire que vos décisions, vos discussions, sont attendues, regardées, et que bien sûr j’ai le cœur plein de l’enthousiasme que serait une décision de votre part, qui vous conduirait à bifurquer vos chemins pour les porter en jonction avec les nôtres; que finisse cette longue solitude pour moi d’avoir été séparé de ma famille intellectuelle et affective", a poursuivi l’ancien sénateur socialiste.
"Parce que si chaleureuse qu’aient été les rencontres qui m’ont permis de construire avec d’autres cette force (LFI), mes amis, vous nous manquez", a-t-il ajouté.
De vieux amis se retrouvent ? "On ne peut pas oublier qu’il y a eu des épisodes sur le chemin. Ça peut pas être "on s’arrange"", a expliqué Jean-Luc Mélenchon à la presse, précisant que "c’est nécessairement un moment de clarification, ils sont exigeants mais alors nous aussi".
"L’Union et l’espoir", le courant du député européen Emmanuel Maurel, et le Mouvement républicain et citoyen (MRC) sont réunis ce week-end alors que M. Maurel et ses proches laissent entendre qu’ils pourraient quitter le Parti socialiste pour se rapprocher de La France insoumise. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann imagine ainsi de créer une nouvelle structure, qui pourrait porter le nom Les Socialistes, qu’elle a déposé en 2016.