« Ils m’ont donné des coups dans la tête et dans le dos en m’insultant », affirme un journaliste de Midi Libre à Béziers, dans l’Hérault. Ce samedi, l’agence du quotidien a reçu la visite d’environ 300 «gilets jaunes». Ceux-ci accusaient le média d’être « à la botte du gouvernement » et « vendu à Macron », rapporte dans un communiqué la Sojomil (société des journalistes de Midi Libre). Les deux journalistes du quotidien ont déposé plainte samedi pour dégradation de l’agence locale et des coups portés par des « gilets jaunes » sur l’un d’eux.
Constatant l’arrivée des « gilets jaunes », le chef d’agence, Guilhem Richaud, est sorti pour échanger avec eux, après avoir fermé la porte de l’agence derrière lui. Les débats se sont envenimés et l’un des journalistes de l’agence, Jean-Pierre Amarger, présent aux côtés de Guilhem Richaud, a été bousculé par les manifestants, selon Olivier Biscaye, rédacteur en chef du titre.
Cinq manifestants ont suivi Jean-Pierre Amarger dans les étages de l’agence, a indiqué ce dernier à l’AFP. Le journaliste affirme avoir alors reçu « des coups dans la tête et dans le dos en m’insultant ». La poignée de la porte a été cassée lorsque certains ont essayé d’entrer en force dans les locaux, ajoute la Sojomil.
« Je condamne toutes ces dérives et ces actes odieux auprès de la rédaction », a déclaré Olivier Biscaye. « Le travail que nous faisons est libre et indépendant. On a donné la parole à tout le monde depuis plusieurs semaines, à la fois les pro et les anti gilets jaunes, les institutionnels ».
L’incident est survenu alors que le maire de Béziers, Robert Ménard (apparenté RN), entretient des relations « très tendues » avec l’agence de Midi Libre Béziers, souligne Fabienne Albert, responsable du service agglomération de Montpellier et membre du bureau de la Sojomil.
Des journalistes de BFMTV et de C-News ont également porté plainte contre des manifestants à Toulouse. « C’était un véritable lynchage, et la cible c’était BFMTV », a déclaré l’un des journalistes de BFMTV. Le journaliste de C-News raconte avoir subi l’assaut d’un groupe de 50 à 100 manifestants qui criaient « journalistes collabos » alors qu’il se trouvait avec « 5 ou 6 journalistes ».