L’adolescent a été touché au front par un tir de lanceur de balles de défense. Son pronostic vital n’est pas engagé mais il est grièvement blessé.
Un élève de classe de seconde du lycée Jacques-Monod à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans dans le Loiret, a été grièvement blessé mercredi matin alors qu’il participait à une mobilisation de blocage de son établissement, selon la République du Centre.
« Un jeune âgé de 16 ans a visiblement été touché au front et a chuté au sol. Il a été évacué vers » le Centre hospitalier d’Orléans, a indiqué le procureur de la République, Nicolas Bessone. « Il a pu quitter les urgences mais il est toujours hospitalisé. Son état est jugé sérieux mais il est hors de danger», a déclaré le magistrat dans la soirée.
Le procureur a fait état de premières tensions quand la police est intervenue pour sécuriser l'intervention des pompiers venus éteindre un feu de poubelles à l'entrée du lycée. « Il y avait environ 150 jeunes. Les policiers et les pompiers ont alors essuyé des jets de pierres, prises sur le ballast de la voie ferrée voisine », a précisé Nicolas Bessone.
Les policiers nationaux avaient d'abord fait usage de gaz lacrymogène avant que l'un d'eux n'utilise son lanceur de balle de défense. Le procureur a saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre d'une enquête ouverte après le tir.
Depuis vendredi, les tentatives pour bloquer l’établissement se succèdent. Mercredi matin, des appels étaient lancés sur les réseaux sociaux pour converger vers l’établissement de l’est de l’agglomération orléanaise.
Vers 10 heures, la situation a dégénéré. « Nous n’avons jamais connu un tel déferlement de violence », a déploré Valérie Baron, la proviseure dans la République du Centre. « Même à l’époque de la mobilisation contre le CPE (en 2006, ndlr), nous n’avons pas connu de telles scènes », a-t-elle poursuivi. Jeudi et vendredi, le lycée accueillera les élèves, « mais nous ne garantissons pas la sécurité aux abords de l’établissement », a précisé la proviseure.
Mardi devant le lycée Benjamin-Franklin à Orléans, plusieurs voitures avaient été retournées et vandalisées.
Un adolescent a été blessé au visage par un tir a priori similaire mercredi matin à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise). A Meaux (Seine-et-Marne), un lycéen, blessé lundi par un tir de lanceur de balle de défense au bas-ventre, a porté plainte mardi.
Des syndicats lycéens appellent à maintenir la pression et à intensifier le mouvement jeudi et vendredi par une « mobilisation générale » avec blocages d’établissements et manifestations.