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Un député LRM exclu après avoir voté contre le budget

La sanction n’a pas tardé. Le député de Haute-Garonne Sébastien Nadot a été exclu du groupe La République en marche (LRM), jeudi 20 décembre en début de soirée, quelques heures après qu’il ait voté contre le budget lors de son adoption définitive, mercredi. « C’est une décision grave, mais elle n’a pas souffert le moindre doute de la part du bureau » du groupe, a expliqué Gilles Le Gendre, patron de la majorité. L’instance décisionnelle a été convoquée en urgence jeudi soir. « Le vote du budget, c’est l’acte fondamental de son appartenance à une majorité parlementaire, voter contre, c’est évidemment s’exclure de cette majorité », a ajouté le député de Paris, qui avait également reçu l’intéressé dans l’après-midi.
 
Sébastien Nadot a longuement expliqué sa position dans un communiqué publié jeudi midi. « Je ne souhaite pas m’inscrire dans la République jacobine des partis politiques, mais dans celle de l’intérêt général et de l’écoute attentive des aspirations des Françaises et des Français », écrivait-il.
 
Face à la presse, à l’Assemblée nationale, dans l’après-midi, il a encore justifié son choix, tranché « il y a deux semaines »,estimant que le budget n’en faisait pas assez pour la « transition écologique » et la« justice sociale ». Il a aussi dénoncé le traitement réservé, selon lui, aux députés lors de l’examen du budget par l’exécutif : « Le Parlement n’a pas fait bouger les lignes, on a l’impression d’être des mendiants face aux ministres lorsque l’on demande de modifier des crédits budgétaires. »
 
« Il n’y a pas d’exégèse à faire, il s’est exclu de fait », expliquait-on à la tête du groupe dès jeudi après-midi. Cette sanction constitue néanmoins une première pour LRM. Depuis le début du quinquennat, la majorité a toujours soigneusement évité ce cas de figure. Plusieurs départs volontaires ont eu lieu de la part de députés se tournant vers d’autres groupes parlementaires.
 
En avril, Jean-Michel Clément (Vienne) avait quitté les rangs de lui-même après avoir voté contre le projet de loi asile et immigration. D’autres élus ont exprimé des positions divergentes à l’égard de la majorité, mais n’ont pas été sanctionnés. Aina Kuric (Marne), qui a voté contre le projet de loi asile et immigration en deuxième lecture en juillet, n’a pas été exclue.
 
Sonia Krimi (Manche), qui avait enfilé un gilet jaune en soutien aux manifestants, en novembre, ou Agnès Thill, qui avait affirmé qu’il existait un « lobby LGBT » à l’Assemblée nationale, n’ont reçu que des avertissements. A la tête du groupe, on justifie le traitement particulier réservé à M. Nadot par le caractère symbolique du budget : « Quand vous ne votez pas un texte qui garantit toute la suite des réformes de l’année, vous vous mettez en marge, vous invalidez tout ce qui se fait en un an. »
 
Il y a en fait plusieurs mois que le député de Haute-Garonne évolue en marge du groupe. Cet ancien électeur du PS était arrivé en Macronie dans le sillage de Robert Hue. Membre du parti de l’ancien communiste, le Mouvement des progressistes, qui avait soutenu Emmanuel Macron pendant sa campagne, il s’était abstenu, comme treize collègues, sur la loi asile et immigration votée au printemps. Cet automne, il avait fait partie des députés plaidant pour moduler la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités, position contraire à celle du gouvernement.
 
Mais il s’est surtout démarqué pour avoir demandé la création d’une commission d’enquête sur les ventes d’armes de la France à l’Arabie saoudite dans le cadre de la guerre au Yémen. Une position qui a fortement déplu dans la majorité. Depuis, le député s’estimait « blacklisté » par le groupe.

dictature...

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