Invité de l'émission « Les Terriens du samedi ! », l'avocat pénaliste s'est montré très critique envers le mouvement des Gilets jaunes.
Si de nombreuses personnalités ont déjà apporté leur soutien aux Gilets jaunes depuis le début du mouvement, ce n'est pas le cas d'Éric Dupond-Moretti. Ce serait même plutôt le contraire de la part du célèbre avocat pénaliste. Déjà très critique dès les premières manifestations en novembre, il en a remis une couche sur le plateau des Terriens du samedi !, dont il était l'invité cette semaine.
Invité pour évoquer sa pièce À la barre, dans laquelle il raconte ses trente années de carrière sur la scène du théâtre de la Madeleine, l'avocat a été interrogé par Thierry Ardisson sur les Gilets jaunes. « C'est quoi les Gilets jaunes ? Des mecs qui disent sale juif à Finkielkraut ? C'est qui, c'est quoi ? » s'énerve d'emblée Éric Dupond-Moretti, qui avoue avoir été dubitatif très rapidement face à ce mouvement.
« J'entends des gens dire qu'ils sont dans la difficulté, et qui revendiquent un mieux-être. Et on s'incline. On se rend compte qu'il n'y a pas d'interlocuteur. Et pour discuter avec le pouvoir, il faut un interlocuteur. On en vient à regretter le moustachu de la CGT [Philippe Martinez, NDLR]. Qui sont les fédérateurs, les organisateurs, on assiste à quoi ? C'est ça la difficulté », se justifie le conseil, qui reconnaît toutefois, face aux relances de Thierry Ardisson, comprendre dans un sens la colère des manifestants face aux abus.
« Quand j'entends un haut fonctionnaire expliquer qu'il est en arrêt maladie depuis cinq ans, c'est peut-être légitime, je ne discute pas de ça. Mais le mec touche 2 500 euros par mois et dit : On paye trop d'impôts dans le pays. C'est grâce aux impôts qu'il est payé », ajoute Éric Dupond-Moretti, consterné par le discours tenu par certains Gilets jaunes. « Je vois trois autres types. Le premier dit : Macron doit démissionner. Le deuxième dit : Non, il faut que l'Assemblée nationale soit dissoute, rien que ça. Le troisième dit : Macron est un arabe. Quand on est à ce niveau de discussion, ça pose problème. »
Pour l'avocat, les manifestations des Gilets jaunes doivent prendre fin : "Un moment, il faut que ça s'arrête". Surtout face aux difficultés rencontrées par « les petits commerçants, les ouvriers et les salariés » impactés par le mouvement. « Comment ils font ces gens-là pour vivre ? » s'interroge-t-il. Difficile donc d'imaginer le ténor du barreau défiler un samedi, un gilet jaune sur le dos, face à ces propos…