Une lettre ouverte publiée par «Libération» ce mercredi. Un sujet de «Brut». Un autre de France 3 il y a dix jours. Des défenseurs des animaux qui s’émeuvent du sort de Jumbo l’hippopotame veulent se faire entendre et ils y parviennent. Selon eux, cet animal de 30 ans appartenant au cirque français Muller depuis sa naissance souffre de ses conditions de détentions. «La vie de Jumbo est un enfer», tranche même l’association One Voice.
L’hippopotame «vit bringuebalé sur les routes, sans accès à l’eau. C’est un animal qui a besoin d’eau. Dans la nature, les hippopotames passent leurs journées dans la rivière. En plus ce sont des animaux qui sont très sociaux. Jumbo, lui, est tout seul, sans eau», plaide dans «Brut» Muriel Arnal, la fondatrice de One Voice.
Propriétaire du cirque, Franck Muller rétorque que les conditions de détention de Jumbo seraient conformes à la loi. «Il a une piscine extérieure. Et pour la nuit il a une piscine intérieure dans le camion, de 10 000 litres d’eau. Ça fait que la nuit il a sa grosse baignoire», détaille-t-il.
Mais pour One Voice, qui affirme «espionner» le cirque depuis trois ans, ce sont des mensonges. «On a chronométré qu’il ne sort du camion que 30 minutes par jour», jure Muriel Arnal. Selon elle Jumbo serait «seulement aspergé à l’aide d’un jet d’eau» durant ces maigres moments. Et passe le reste de son temps enfermé dans un camion.
Une accusation également brandie par les signataires de la tribune publiée par «Libération». «La détresse de cet animal semi-aquatique, enfermé 23 h 30 sur 24 heures dans un camion de 15 m de longueur sur 3 m de largeur avec un bassin minuscule, est attestée», peut-on lire.
Le conflit dure depuis des mois et le cirque est suivi pas à pas par des manifestants exigeant le déplacement de Jumbo dans un sanctuaire africain. Résultat : le débat s’invite un peu partout en France. «Jumbo, de passage à Toulouse, fait (encore) polémique», titrait par exemple France 3 il y a dix jours.
Reste que ce feuilleton pourrait se terminer : finalement saisie, la justice a jugé les conditions de détention de Jumbo non conformes à la loi. Mais le cirque ne semble pas prêt à l’entendre. «Deux tentatives de saisie ont eu lieu, les 25 et 26 février 2019», expliquent ceux qui veulent libérer Jumbo dans «Libération». Mais la saisie n’a pas eu lieu. Car les employés du cirque auraient «menacé les personnes chargées de libérer l’animal»…