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Ces 10 trésors insolites que vous pourrez découvrir au musée De-Funès à Saint-Raphaël

 
L’espace dédié au plus populaire des acteurs français ouvre ses portes jeudi. Voici quelques pépites en avant-première.
 
ET voilà… Plus que quelques heures à patienter.
 
Jeudi, à 9 h 30, le musée Louis-de-Funès de Saint-Raphaël ouvrira ses portes. Après des mois d’attente, d’interrogations et même de controverses, le public va enfin pouvoir juger sur pièce.
 
Pour vous mettre l’eau à la bouche, nous avons choisi de vous présenter en avant-première dix pépites parmi les plus insolites, les plus inattendues, les plus émouvantes de cet espace ludique.
 
Dix incontournables. Qui justifieraient, à eux seuls, la visite de ce nouveau temple du cinéma populaire. Dix trésors parmi des centaines d’autres qui permettent de mieux connaître l’homme derrière l’artiste.
 
1. Une lettre écrite par Louis, 15 ans, à sa maman
 
"Ma mère a été mon premier professeur de comédie, confiait De Funès au tournant des années soixante. Elle piquait des colères terribles, théâtrales, un peu faux jeton. À côté d’elle, je suis un marbre !"
 
Cette déclaration ne trahit pas grand-chose de l’affection profonde qui liait le petit Louis à la tonitruante Leonor.
 
En 1930, convaincue que son mari ne s’est pas suicidé, elle part à sa recherche au Venezuela.
 
Elle confie son fils à des amis, les Pouchet, qui dirigent un institut pour nourrissons abandonnés.
 
Le garçon adresse à sa mère une lettre touchante. "Le professeur a dit à Mme Gallas qu’il était très content de moi et que je faisais des progrès en calcul, comme cela tu seras contente, écrit-il le 1er avril. Je suis toujours premier en dessin et pour cela le professeur m’a fait cadeau d’un cahier [...] valant 5 F 50, un crayon fusain, et une grande feuille de dessin."
 
Plus loin, il ajoute : "Tous les jours je fais 15 km dont 5 à pied, car il faut accompagner en classe le petit-fils de Mme Gallas, tu ne peux pas te figurer combien il y a de violettes, d’ailleurs je t’en envoie trois."
 
Dans la première pièce du musée, le visiteur peut aussi apercevoir – sous des photos de famille – l’almanach des PTT de 1957.
 
Une inscription manuscrite pointe le 25 octobre ; c’est la date du décès de sa maman.
 
2. Le piano du temps des “nouilles grises”
 
Le piano droit de Louis, exposé dans la première pièce du musée, rappelle les débuts de l’artiste à La Soucoupe, à Pigalle, pendant l’Occupation.
 
Cette période, qu’il nommait lui-même les "nouilles grises", se prolonge dans les bars de Montmartre et ne s’achève véritablement que lorsqu’il rejoint la troupe des Branquignols de Robert Dhery.
 
De Funès passe souvent plus de 12 heures d’affilée devant son clavier, sans partition. Il était capable de jouer à la demande deux à trois cents titres à la mode. Il se lie d’amitié avec un autre pianiste de jazz appelé à connaître, lui aussi, une carrière exceptionnelle: Eddie Barclay.
 
Ensemble, ils s’inscrivent à l’académie de musique privée du Faubourg Poissonnière. C’est là que Louis rencontre Jeanne Barthélemy de Maupassant qui deviendra sa seconde épouse – et la mère de ses fils Patrick et Olivier.
 
Au cinéma, Louis aura rarement l’occasion de mettre en lumière cette facette de son talent.
 
Les fans se souviennent, cependant, des quelques notes de Tea for two égrenées dans une scène hilarante de La Grande vadrouille.
 
Comme un clin d’œil au passé.
 
3. Les œuvres d’Anouilh dédicacées par l’auteur
 
Après avoir repris Oscar au théâtre du Palais Royal en 1971-1972 avec son fils Olivier, De Funès rêve de prolonger son aventure sous les feux de la rampe… mais hors des sentiers balisés. Jean Anouilh lui en donne l’occasion.
 
Fasciné par le comédien, l’auteur d’Antigone lui offre le rôle principal de La Valse des toréadors, une pièce créée en 1952 avec Claude Sainval. De Funès, qui admire le dramaturge, accepte.
 
Et c’est un nouveau triomphe…dont il ne reste que quelques extraits saisis par les caméras de télévision.
 
Personne, à l’époque, n’ayant songé à faire une captation complète pour le petit écran. Les sept ouvrages, offerts et dédicacés par Anouilh, trônaient en bonne place dans la bibliothèque de l’acteur.
 
La Valse des toréadors reste la dernière performance théâtrale de Louis de Funès.
 
Épuisé, il est contraint d’interrompre les représentations à la 198e – sur ordre de son cardiologue. Quelques mois plus tard, un double infarctus interdit à jamais à l’acteur d’espérer fouler de nouveau les planches.
 
4. Les chewing-gums des Aventures de Rabbi Jacob
 
Que fait un bol rempli de Dragibus dans un musée consacré à De Funès ? Vous n’y êtes pas. Ces petites billes colorées sont les – authentiques – chewing-gums qui permettent à Victor Pivert, dans Les Aventures de Rabbi Jacob, d’échapper aux "maramouches" qui le pourchassent.
 
Ce sont aussi, et surtout, les seuls véritables bonbons à mâcher utilisés pour le film. La pâte verte dans laquelle Louis a pataugé pendant une semaine, pour les besoins du tournage, était un mélange d’eau, de glucose, de farine de gruau et de colorants.
 
Une mixture qui, en pleine nuit, a fermenté et envahi le studio !
 
5. La petite mallette de films Super 8
 
C’est, probablement, l’une des pièces les plus émouvantes du musée : la petite mallette en bois contenant les films Super 8 préférés de Louis de Funès.
 
Dans les boîtes en cartons, que des classiques : Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Llyod, Max Linder et – naturellement – Laurel et Hardy.
 
"Ils ont eu beaucoup de chance car, à leur époque, le cinéma parlant n’existait pas", confiait le comédien. Avant d’ajouter : "Je rêve de faire un film muet."
 
L’admiration sans borne qu’il vouait aux pionniers du cinéma, et notamment à Charlot, n’est pas pour rien dans le fait qu’il ait validé la présence de Géraldine Chaplin à ses côtés dans Sur un arbre perché en 1971.
 
Si la comédienne n’est pas vraiment convaincante dans ce rôle écrit pour Shirley MacLaine, il est certain que son sourire
a rappelé à Louis de délicieux souvenirs d’enfance…
 
6. Le “clap” de La Grande vadrouille
 
Avant de devenir le plus grand succès du cinéma français (détrôné qu’en 2008 par le film de Dany Boon Bienvenue chez les Ch’ti), La Grande vadrouille était un synopsis écrit par Gérard Oury et Jean-Charles Tacchella… qui n’intéressait pas grand-monde.
 
Au départ, il s’agit de l’histoire de deux sœurs traversant la France occupée !
 
Le succès du Corniaud change la donne. De Funès et Bourvil remplacent les jumelles, le scénario est réécrit avec l’aide de Marcel Jullian et celle, officieuse, de Danièle Thompson.
 
La suite, tout le monde la connaît. Pour la première fois, dix-huit ans après les faits, les heures sombres prêtent à rire.
 
Avec une singularité : aucune allusion n’est faite à la traque des juifs, dont Oury lui-même a pourtant été victime.
 
Le cinéaste se rattrapera, dix-huit ans plus tard, en réalisant une seconde comédie sur ces temps troublés : L’As des as.
 
Un nouveau triomphe.
 
7. Le "ticket d’or" 1967 du cinéma
 
"Le 22 octobre 1967 au soir, sur la première chaîne de télévision, l’animateur Guy Lux présente cinq extraits de films français qui doivent sortir quelque temps plus tard, raconte Nora Ferreira, directrice du musée Louis-De-Funès. Les téléspectateurs sont invités à voter par carte-réponse. Les résultats sont proclamés le 2 novembre : Les Grandes vacances obtient le premier Ticket d’or, décerné au nom de la Fédération nationale des cinémas français."
 
C’est aussi l’une des seules récompenses obtenues par Louis de Funès au cours de sa longue carrière. Jusqu’à la plus prestigieuse, mais aussi la plus tardive : le César d’honneur qui lui a été remis en 1980.
 
Étrange attitude, tout de même, pour l’acteur le plus populaire de l’histoire du 7e Art français. Un homme qui a su faire rire 161.319.000 de spectateurs…
 
8. La bourse de L’Avare
 
Les spectateurs de l’époque n’ont sans doute pas mesuré à quel point L’Avare était un projet important pour De Funès. D’une part, parce que l’acteur voulait se frotter à Molière depuis plus de vingt ans… sans oser franchir le pas.
 
Pour mémoire, le comédien n’a accepté de jouer Oscar au théâtre qu’après avoir refusé, mort de peur, d’interpréter Harpagon. D’autre part, parce que pour la première fois au cinéma, il ne cherche pas à couper son texte. Au contraire : il le respecte à la virgule près.
 
"Il “sent” ce personnage comme une quintessence du jeu qu’il pratique depuis ses premiers rôles, analyse Nora Ferreira. Louis sait qu’il se délectera de ce personnage. La part noire – donc comique – de l’humanité…"
 
Parmi les fausses pièces qui garnissent la fameuse cassette d’Harpagon, les techniciens du film glissent quelques Louis d’or… à l’effigie de l’acteur.
 
Un hommage aussi touchant qu’invisible à l’écran.
 
9. Le César d’honneur de 1980
 
Reconnaissance tardive de la profession, mais reconnaissance amplement méritée : le 2 février 1980, Louis reçoit des mains de Jerry Lewis un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
 
Après quelques mots prononcés par Kirk Douglas, De Funès avance sous les projecteurs à pas lents, mort de trac, sous les applaudissements.
 
Aussitôt, Jerry Lewis lui "roule un patin" !
 
L’acteur français bredouille quelques mots, esquisse deux ou trois mimiques puis regagne son siège. À côté de Jeanne, son épouse (décédée en 2015 à l’âge de 101 ans), qui peine à retenir ses larmes.
 
Qu’aurait-elle pensé alors, si elle avait su que son mari recevrait quarante ans plus tard les honneurs de la Cinémathèque française ?
 
10. Le chapeau de Rabbi Jacob
 
Tout – ou presque – a été écrit sur ce film, de loin le plus risqué de la carrière de De Funès. Et probablement le plus abouti.
 
"Gérard Oury ne cache pas qu’il cherche à faire réfléchir les spectateurs sur les ressorts du racisme, souligne la directrice du musée raphaëlois. Le personnage de Pivert passe par toutes les couleurs : blanc, noir et vert. D’ailleurs, le réalisateur tenait à ce que le vert du chewing-gum soit exactement celui des pompons de La Folie des grandeurs. Car ce vert-là, pour lui, était plus drôle que les autres."
 
Si vous avez la chance de n’avoir jamais vu ce film, un conseil d’ami : réservez votre soirée de mercredi.
 
À 21 h 30, Les Aventures de Rabbi Jacob sera projeté, en plein air et gratuitement, sur la place Coullet.
 
Une occasion unique de (re)découvrir cet authentique chef-d’œuvre.
 
Il est l’or, monseignor…

 

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