Les députés français ont approuvé, mardi 23 juillet, la ratification du traité de libre-échange entre l’UE et le Canada (CETA) par 266 voix contre 213.
Négocié depuis des années et déjà partiellement appliqué, l’accord controversé a fait l’objet de plusieurs heures de débats tendus à l’Assemblée nationale.
Initialement prévu la semaine dernière, le vote avait été repoussé après que l’opposition a dénoncé une ratification « en catimini » et exigé un vote solennel.
Les députés de la majorité, notamment le rapporteur Jacques Maire (LRM), n’ont cessé de défendre un accord « gagnant pour la France » avec un pays ami qui « n’est pas le Far West ! », selon Roland Lescure (LRM).
Mais, malgré leurs efforts, le texte a suscité des réticences jusque dans la majorité. Pour preuve, 52 députés de La République en marche (LRM) se sont abstenus mardi et même 9 ont voté contre (sur 304 députés LREM au total).
L’ensemble de la gauche s’est prononcée contre. Les Républicains (LR) et les députés de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) se sont en majorité opposés au texte, qui doit maintenant être soumis au Sénat à une date encore indéterminée.
Le texte, qui concerne 510 millions d’Européens et 35 millions de Canadiens, supprime notamment les droits de douanes sur 98 % des produits échangés entre les deux zones. Il doit être ratifié par les 38 assemblées nationales et régionales d’Europe.
L’accord a été combattu par les agriculteurs comme par les écologistes, au nom notamment des risques sanitaires.
Des organisations de la société civile étaient encore mobilisées mardi aux abords de l’Assemblée, comme une centaine d’agriculteurs mercredi, alertant contre la « malbouffe » qui finirait par se retrouver dans l’assiette des Français.