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Du tritium retrouvé dans l'eau potable de 6,4 millions de personnes

L'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO) a dénoncé mercredi, dans un communiqué, une « contamination » radioactive de l'eau potable alimentant 6,4 millions personnes en France. Elle s'appuie sur les concentrations en tritium, l'hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires, pour la période 2016-2017.
 
Selon l'association, 268 communes sont concernées, dont de « grandes agglomérations » comme Orléans, Blois, Tours, Angers, Nantes, et 122 communes d'Ile-de-France. « 6,4 millions de personnes sont alimentées par de l'eau contaminée au tritium » selon « des données fournies par le ministère de la Santé », affirme le laboratoire basé à Hérouville-Saint-Clair, dans l'agglomération de Caen.
 
Cependant, « aucune valeur ne dépasse le critère de qualité de 100 Bq/L (Becquerel par litre) instauré par les autorités sanitaires », reconnaît l'association. Selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), bras technique de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN, « le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium ». Ce seuil « ne représente pas une limite sanitaire » mais lorsqu'il est dépassé, il « entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l'eau ».
 
Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande « une valeur guide de 10 000 Bq/L pour le tritium dans l'eau de boisson, à considérer en cas de consommation permanente de l'eau », selon l'IRSN.
 
Mais « la présence régulière dans l'eau du robinet de tritium rejeté par les centrales nucléaires met en évidence un risque de contamination d'autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés », argumente l'ACRO.
 
« Le tritium est "un lanceur d'alerte" : en cas d'accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne, ou la Loire, il n'y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d'être privées d'eau potable », poursuit le laboratoire.
 
La « carte exclusive de la contamination radioactive de l'eau potable en France métropolitaine » publiée par l'ACRO à partir des données du ministère, « fait apparaître plusieurs zones avec une présence régulière de tritium dans l'eau du robinet » notamment le long de la Seine, de la Vienne et de la Loire, « à cause des rejets radioactifs » de centrales nucléaires, selon le communiqué.
 
Selon l'ACRO, la seule usine de potabilisation de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) « distribue chaque année » dans son eau potable à 10 Bq/L en moyenne, « 1,3 TBq (térabecquerel) de tritium, soit 2,5 % des rejets de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine ». Cette usine alimente 1,9 million d'habitants de 56 communes de la banlieue sud et ouest de Paris, ajoute l'association.
 
L'ACRO avait révélé en juin une contamination au tritium « anormalement élevée », jusqu'à 310 Bq/L, à Saumur (Maine-et-Loire) en janvier 2019. Suite à ces informations, l'Agence régionale de santé avait fait savoir qu'elle n'avait pas constaté sur la même période d'écarts par rapport aux « données habituelles ».
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