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Mallaury Nataf a vécu l’enfer

Mallaury Nataf a vécu l’enfer
Après une descente aux enfers qui l’a conduite dans la rue comme SDF, Mallaury Nataf revient à la télévision.
 
Éternellement associée au « Miel et les abeilles » et à son personnage de Lola, la vie de Mallaury Nataf ne se résume cependant pas au succès de ce programme pour adolescents diffusé au début des années 1990. Les dernières fois que l’actrice, âgée maintenant de 47 ans, est apparue dans la presse, sont malheureusement bien plus dramatiques. Réduite à vivre dans la rue pendant plusieurs années, ayant perdu la garde de ses trois enfants (21, 19 et 10 ans), Mallaury a finalement réussi à sortir de ce passage à vide. Elle s’offre même une renaissance télévisuelle dans « Les mystères de l’amour ». Des épisodes qui seront diffusés au mois de septembre.
À la terrasse d’un café parisien, Mallaury nous raconte ses dernières années mouvementées. Frêle, une casquette vissée sur la tête, ses pensées se perdant parfois au fil de la conversation, son regard bleu azur n’ayant rien perdu de son charme, elle se livre avec sincérité…
 
Comment s’est passé votre retour à la télévision ?
 
Je me suis rendu compte que j’avais encore un crédit de notoriété, que les gens s’intéressaient encore à moi. Je trouvais cela assez incroyable que le public soit encore présent. C’est un métier très dur, on ne vous ouvre pas les portes si facilement. Jean-Luc Azoulay s’était confié dans les médias et il s’était dit prêt à me rencontrer. J’ai pris mon téléphone et je l’ai finalement vu le lendemain. Deux semaines plus tard, j’étais sur un plateau de tournage ! Je suis retournée travailler avec l’homme qui m’avait découverte.
 
Comment avez-vous vécu ce retour sur les plateaux ?
 
Jean-Luc Azoulay travaille un peu à l’américaine, il y a une forme de simplicité, de gentillesse. Un véritable esprit bienveillant règne sur ses plateaux de tournage. Ce n’est que du bonheur de travailler dans cette ambiance. J’ai retrouvé des acteurs que je connaissais. Il n’y avait jamais eu aucune tension entre nous. J’étais juste plus indépendante qu’eux et j’avais rapidement pris ma propre direction, qui était très différente de la leur. Ils m’ont accueillie avec beaucoup de gentillesse et je dirais même beaucoup d’amour…
 
Vous reprenez votre personnage de Lola…
 
Oui, elle est la cousine d’Hélène. C’est une fille très gentille, très douce. Elle est d’humeur égale. Pour elle, ce que je suis, c’est la parfaite antithèse !
 
Avant cela, vous avez vécu plusieurs mois dans la rue…
 
J’ai quitté mon domicile pour violences conjugales. Personne ne m’a aidée. Et l’État non plus. J’ai vécu pendant cinq ans en dehors d’une maison dont trois ans et demi complètement dehors. Le reste, j’étais abritée à gauche, à droite.
 
Comment avez-vous réussi à survivre dans la rue ?
 
Je suis quelqu’un de très dur. Cela ne se voit pas comme ça mais je suis dure. On ne me touche pas. J’ai toujours réussi à me faire respecter.
 
Mais peut-on sortir indemne d’une telle épreuve ?
 
Il y a deux options dans ces cas-là : soit tu meurs, soit tu vis. Les processus et les mécanismes de vie en moi sont très puissants. Pourquoi ? Parce que je suis croyante. Et l’un des premiers devoirs en tant que croyante est celui d’aimer la vie. Ce qui m’a tenue en vie, ce sont les petits enfants. J’aime profondément les enfants. J’ai quand même accumulé les misères et les difficultés. C’est de l’ordre du martyre ce que l’on m’a fait endurer.
 
Comment êtes-vous sortie de cette vie ?
 
Ma mère m’a donné un coup de main. Elle vit à Nice. Cela a fait beaucoup de bruit dans ma famille. Cela a été dur pour eux. C’est très difficile d’avoir un enfant comme moi…
 
Pourquoi a-t-elle mis autant de temps ?
 
C’est moi qui lui ai téléphoné. Il était temps pour moi de m’en sortir. Pendant cinq ans, j’ai marché pendant des heures tous les jours. J’ai fait tout Paris et l’Île de France à pied. J’étais un peu comme « Sur la route » de Jack Kerouac. Je fais énormément de méditation. Je marchais et je méditais.
 
Mais de quoi viviez-vous ?
 
Je passais énormément de temps dans les cafés. Je passais des heures à lire la presse. On me donnait de l’argent. En cinq ans, je n’ai pas eu à tendre la main une seule fois. Les gens me donnaient spontanément. Ce n’est pas dans mes principes de faire la manche. Certaines personnes savaient où je dormais et ils me donnaient de l’argent. Cela me permettait de m’acheter à manger. Quand il n’y avait pas assez, cela m’est arrivé d’aller dans les poubelles.
 
Vous marchiez beaucoup mais que faisiez-vous d’autre ?
 
J’ai recommencé à lire. Quand j’avais mes enfants, je n’en avais plus le temps. Et puis chez moi, la porte était toujours ouverte. Nous n’avons jamais vécu seuls… Il y avait toujours quelqu’un que nous hébergions. J’accueillais des gens qui avaient des accidents de la vie, des ruptures… J’ai même hébergé des gens du métier qui avaient des passages à vide.
 
Ces gens que vous avez aidés, pourquoi ne l’ont-ils pas fait en retour ?
 
Je n’ai appelé personne… Parce que je ne suis pas comme ça, ce n’est pas ma nature. Quand la destinée frappe à votre porte, il faut l’accepter. La vie n’est pas tout le temps facile. Il faut sortir de sa zone de confort.
 
Avez-vous encore des nouvelles de vos deux plus grands enfants ?
 
La bulle d’amour a explosé. Ils m’ont quittée il y a six ans et demi. La justice française me les a enlevés. Et pourtant il n’y avait aucune plainte contre moi. J’ai récemment eu des nouvelles d’eux mais je ne reconnais pas leur façon de penser, de se comporter. Ce ne sont plus les petits que j’ai laissés. Ils sont devenus des parfaits étrangers et je n’apprécie pas ce qu’ils sont devenus.
 
Ils ne vous manquent pas ?
 
C’est au-delà de cela. On a tenté de me tuer. Mais je suis vivante. Et je vais rester vivante.
 
Et votre dernier, Shiloh ?
 
Il est placé depuis six ans et demi. L’État m’autorise très peu à le voir. C’est inhumain.
 
Au regard de cette situation, si vous deviez refaire certains choix…
 
Je referais les mêmes. Je suis quelqu’un de conscient, donc chaque chose que je fais, chaque acte, je le pose avec mon cœur et avec mon âme. Donner plus, je ne peux pas. Si je n’ai pas donné mieux, c’est que je n’avais pas encore appris à donner mieux. J’ai toujours fait le maximum. On ne peut donner que ce que l’on a, que ce que l’on est.
 
Vous dites que vous êtes une femme libre, mais êtes-vous une femme heureuse ?
 
Je suis la plus malheureuse du monde. Je fais probablement partie des êtres les plus malheureux sur terre. Je n’existais qu’avec mes enfants, je ne crois qu’au concept de la maternité.
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