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Pierre Arditi : «Oui, je soutiens Macron, car il tente des choses et c’est un vrai démocrate»

Le comédien rejoint, le temps d’un épisode, la collection de polars de France 3 «Meurtres à...» dont TV Magazine devient le partenaire.
 
Meurtres à Colmar offre à Pierre Arditi un rôle de médecin venu en Alsace pour comprendre les circonstances de la mort de son fils. Rencontré à Saint-Germain-des-Prés, le comédien, comme à son habitude, fourmille de projets. Il reprend Compromis, avec Michel Leeb, au Théâtre des Nouveautés le 25 septembre. Il évoque aussi un livre à paraître en octobre. La télé, le métier d’acteur, la politique : Pierre Arditi parle de tout, avec enthousiasme et conviction.
 
TV MAGAZINE : Avez-vous été séduit par le fait que votre personnage est un médecin qui mène l’enquête et non un énième flic ?
 
Pierre ARDITI : J’ai aimé en effet qu’il soit de la société civile. C’est un chirurgien humanitaire qui revient, parce que son fils, avec lequel il avait visiblement des rapports difficiles, est mort. Mon personnage se caractérise par cette espèce d’impatience de découvrir ce qui s’est passé. Sauf que la gendarmerie est beaucoup plus méticuleuse et va moins vite. J’ai aimé le scénario de cette fiction et j’ai eu le plaisir de découvrir Garance Thénault (la chef de brigade Anaïs Lacombe), qui est une très bonne actrice. Puis j’adore l’Alsace ! Je suis amateur de vin et évidemment c’est l’un des terroirs les plus riches de la viticulture.
 
Comment expliquez-vous le succès de la collection «Meurtres à…» ?
 
Les choses sont assez simples : on prend les gens par la main et on les emmène en voyage. D’une certaine manière, ils ont l’impression - même si c’est pour un meurtre - qu’on les emmène en promenade. Et ça c’est populaire. Cela repose aussi sur cette confrontation qu’il y a toujours entre deux personnages, un couple ou pas, qui s’entendent bien ou non.
 
En plus de vos rôles au cinéma ou au théâtre, vous avez toujours tourné pour la télé. Quel est votre regard sur le petit écran ?
 
À la télé, il y a le pire et le meilleur ! Elle est formidable quand elle fait de grandes séries comme Le Bureau des légendes . Les Petits Meurtres, c’est parfaitement réussi. Ou la collection «Meurtres à…». La télévision peut faire des choses extraordinaires. Elle les a faites de temps en temps et elle en fait encore. Mais parfois, me semble-t-il, elle peut manquer d’ambition ou de l’envie de prendre des risques…
 
On vous répondra qu’il faut penser à l’audience…
 
Oui, mais l’audience ne peut pas décider de tout ! En particulier sur le service public. Sa mission est de toucher à tout, y compris à des choses ambitieuses, suivies en moins grand nombre, mais qui apportent un regard nouveau aux téléspectateurs. Moi je travaille pour le service public, j’en fais partie et je le défendrai toujours bec et ongles. Mais il me semble que, de ce côté-là, on peut faire des progrès sur l’ambition de ce que l’on propose.
 
Le 25 septembre, vous reprenez Compromis au Théâtre des Nouveautés avec Michel Leeb. Est-ce important pour vous d’être, à chaque rentrée, sur les planches ?
 
Le théâtre, j’y suis né et je vais y mourir ! Ce sont mes racines profondes. J’ai commencé à devenir acteur le jour où je suis monté sur un plateau de théâtre. C’est là que j’ai compris comment il fallait faire pour jouer. Le théâtre, c’est ma vie. C’est là que je respire. Ça ne veut pas dire que je ne respire pas ailleurs. Quand j’ai tourné avec Resnais ou Lelouch, j’ai respiré, mais c’est autre chose… Une des différences, c’est peut-être qu’on raconte l’histoire en même temps avec le public.
 
Par rapport au titre de la pièce, avez-vous le sentiment d’avoir dû faire beaucoup de compromis dans votre carrière ?
 
Il faut bien comprendre que, des compromis, nous passons notre vie à en faire. Compromis ne veut pas forcément dire compromission. On ne peut pas être tout le temps dans le conflit. On peut faire une concession, car après tout ce n’est pas si grave, cela permet de continuer le rapport. Comment est-on obligé de vivre avec des compromis pour que la vie soit vivable ? Voilà ce que raconte la pièce. Ne pas céder sur l’essentiel, mais se foutre des détails.
 
Vous vous êtes engagé auprès d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Êtes-vous convaincu par son début de quinquennat ?
 
Je pense qu’il essaie des choses. Il tente de faire bouger des choses dans ce pays, qui redoute les réformes. Bien sûr, ma sensibilité politique est toujours la même. Elle n’a pas changé, même si mon bord m’a colossalement déçu… Je pense que Macron doit maintenant, dès qu’il va le pouvoir, faire pencher la balance un peu plus à gauche qu’il ne l’a fait jusqu’ici.
 
Il ne l’est pas assez, selon vous ?
 
Incontestablement, c’est un vrai démocrate, il est très intelligent, il tente des choses. Mais aujourd’hui la violence est-elle un argument démocratique cautionnable? Je ne le pense pas. Je considère toujours qu’il y a des gens qui souffrent et qu’il faut les aider à moins souffrir.
 
Vous pensez aux «gilets jaunes» par exemple ?
 
Exactement. Une bonne partie de leurs revendications étaient et sont encore légitimes. Mais la dérive qui s’est malheureusement emparée d’une partie d’entre eux, je ne la défends pas du tout ! Moi je suis un défenseur de la raison. Je ne crois qu’à cela.
 
Les «gilets jaunes» sont-ils seuls responsables de cette violence ?
 
Non, car il n’y a pas que des «gilets jaunes» là-dedans. Il y a aussi des anarchistes, de l’extrême droite, de l’extrême gauche… Je reste un démocrate et je pense, comme Tocqueville, que, quand le passé n’éclaire pas le présent, l’humanité marche dans les ténèbres. En tout cas, je le dis franchement : je soutiens Macron !
 
Dans le 20 heures de France 2, vous avez déclaré que, pour vous, la gauche avait disparu…
 
Elle est en sommeil. Et je le regrette, car on a besoin d’une gauche responsable. Mais, pour le moment, elle a fait ce qu’il fallait pour que ça ne marche pas. Qu’on le veuille ou non - je suis désolé de dire ça, mais, après tout, un bon homme de gauche est quelqu’un capable de critiquer son camp -, une grande partie de ces gens se sont consacrés à se planter des coups de couteau dans le dos, au lieu de travailler ensemble sur la façon de résoudre les problèmes du pays.
 
Dans son livre On se donne des nouvelles (sortie le 25 septembre), Valérie Trierweiler dit que François Hollande «veut prendre sa revanche sur Macron». Qu’est-ce que cela vous inspire ?
 
Ça n’est pas une bonne démarche. C’est quoi la proposition ? À quel moment vont-ils se regrouper pour dire:  «On ne va pas laisser continuer, on va faire ça, on peut faire ci» ?
 
Votre livre Les Goûts de la vie paraîtra le 10 octobre…
 
C’est un mélange entre des choses personnelles sur ma vie et sur ce que le vin m’inspire, comment il me fait traverser l’existence d’une manière différente. J’ai écrit la partie sentimentale et littéraire de ce voyage avec un copain qui était au Gault&Millau, et qui lui est plus technique.
 
Vous êtes au générique de La Belle Époque, le deuxième film de Nicolas Bedos…
 
Nicolas a un talent intrinsèque pur. Il sait écrire, il sait jouer, et surtout il sait diriger et il ne lâche sur rien ! C’est toujours délicieux d’être choisi par quelqu’un qui considère que vous pouvez tout faire, y compris réaliser ses désirs les plus intimes. C’est merveilleux, on rêve toujours de travailler avec des gens comme ça… On a envie d’être regardé comme un objet précieux. J’ai eu cette sensation avec Alain Resnais et d’autres. Quelqu’un aussi avec qui j’aime beaucoup travailler, c’est Josée Dayan. J’aime son impatience. Il faut que ça fonce et moi, j’adore ça !
 
Dans Compromis, la pièce de Philippe Claudel, mise en scène par Bernard Murat, un acteur très médiocre (Pierre Arditi) demande à son ami de trente ans, un auteur qui n’a jamais joué (Michel Leeb) de le rejoindre pour la signature du compromis de vente de son appartement, car il pense que sa présence rassurera l’acheteur… «Là ils se rappellent des choses agréables et tout à coup ils commencent à régler de vieux comptes, résume Pierre Arditi. C’est une comédie. La pièce fait un carton ! Là, on reprend le 25 septembre à Paris, puis on part en tournée.»
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