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8 Octobre 2019
Converti depuis une dizaine d'années, Mickaël Harpon, le tueur de la préfecture de police de Paris, avait adhéré à une "vision radicale de l'islam" alors même qu'il travaillait au sein de la direction du renseignement parisien, un service ultrasensible.
Comment a-t-il pu passer sous les radars de son service de renseignement ?
Depuis jeudi, la question hante les couloirs de la préfecture de police et du ministère de l'Intérieur.
Trop rapidement présenté comme un adjoint administratif qui n'avait "jamais présenté de difficulté comportementale", ni "le moindre signe d'alerte" par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, sur la foi de premières informations, Mickaël Harpon était à l'évidence loin d'avoir une personnalité aussi lisse.
Les enquêteurs de la brigade criminelle ont ainsi d'ores et déjà dessiné le portrait d'un homme de 45 ans ayant "adhéré à une vision radicale de l'islam".
Né à Fort de France, sur l'île française de Martinique, dans les Antilles, l'auteur de la tuerie s'était converti à l'islam il y a une dizaine d'années, et les témoignages recueillis par les enquêteurs démontrent qu'il avait épousé son versant radical.
Harpon semble ainsi avoir approuvé "certaines exactions commises au nom de cette religion", il a également manifesté "son souhait de ne plus avoir certains contacts avec des femmes" ou a encore justifié "auprès d'un collègue de travail les attentats commis dans les locaux du journal Charlie hebdo en 2015".
A Gonesse, dans la banlieue de Paris, il avait fini par remiser ses tenues occidentales pour se rendre à la mosquée en tenue traditionnelle, a détaillé le procureur antiterroriste Jean-François Ricard lors d'une conférence de presse.
Le magistrat a également fait état de fréquentations susceptibles d'appartenir à la mouvance salafiste.
Souffrant de surdité et père de deux jeunes enfants, Mickaël Harpon était marié à une femme d'origine marocaine, elle aussi malentendante.
Placée en garde à vue depuis jeudi, elle est au cœur des investigations. Le matin de la tuerie, il a échangé avec elle 33 SMS contenant "des propos à connotation exclusivement religieuse" dont certains particulièrement troublants au regard des faits à venir.
La famille vivait à Gonesse dans un immeuble de cinq étages, entouré d'arbres et de pelouses, au cœur d'une résidence calme, où vivent de nombreux fonctionnaires dont des policiers.
Le tueur de la préfecture de Paris, un converti radicalisé au coeur du renseignement
Converti depuis une dizaine d'années, Mickaël Harpon, le tueur de la préfecture de police de Paris, avait adhéré à une "vision radicale de l'islam" alors même qu'il travaillait au sein de la...