"On est emmuré vivant". Tel est le ressenti du braqueur multirécidiviste détenu dans l'une des prisons les plus sécurisées de France.
Redoine Faïd est incarcéré depuis octobre 2018 après une spectaculaire évasion et trois mois de cavale.
Il s'est livré sur les conditions de sa détention dimanche 27 octobre.
C'est au Journal du dimanche, que le malfaiteur de 47 ans a décidé de se confier, derrière une "vitre de plexiglas", au parloir de la prison de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais.
A l'isolement, "on est emmuré vivant, explique le détenu, on ne voit personne, on ne touche personne, au sens propre et au figuré".
"C'est l'exclusion totale : une vie de paria, de rebut de la société", "on survit hors du temps", poursuit-il.
Se défendant d'être une "victime", il affirme que "certains" surveillants "refusent les promenades ou le sport" quand d'autres le "mettent excessivement à poil" pour le fouiller et "regardent à plusieurs (ses) parties intimes", raconte Redoine Faïd.
"Toute la barbarie pénitentiaire est concentrée dans cette structure carcérale hyper criminogène. C'est fait pour écraser ton âme", commente-t-il.
Le braqueur, qui indique avoir reçu "moins de dix visites en un an", s'"impose une discipline en acier", "regarde franceinfo", et assure ne pas avoir "de problèmes avec la société, la police ou la justice".
Redoine Faïd, qui s'était déjà évadé en 2013 de la prison de Lille-Sequedin, a été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle d'"organisateur" dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale.
Il doit être rejugé en 2020 pour le braquage d'un fourgon blindé.
Il s'était évadé une seconde fois en hélicoptère de la prison de Réau en Seine-et-Marne en juillet 2018, avant d'être arrêté trois mois plus tard.
Pour cette évasion, il risque une lourde peine.
"Ils peuvent me mettre un siècle s'ils veulent, je l'accepte. Parce que j'assume ce que je fais (...). Je ne changerai jamais", conclut-il.