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8 Novembre 2019
Depuis lundi, les propos de Julie Graziani tenus sur LCI font polémique sur les réseaux sociaux. En évoquant une femme célibataire au SMIC, qui s'adressait à Emmanuel Macron lors de sa venue à Rouen, la journaliste avait déclaré que "si on est au SMIC, on ne divorce pas". Hier, la journaliste a été écartée de la rédaction de "L'incorrect", le magazine qui l'emploie.
Ce matin, Julie Graziani était l'invitée de Jean-Marc Morandini dans "Morandini Live" sur CNews et Non Stop People. Elle s'est exprimée pour la première fois sur la polémique.
"Je pars sur une idée qui me parait bonne (...) et là tout à coup je m'emballe, et ça part, et ça part. J'ai projeté sur cette dame sans la connaitre mes souvenirs d'enfance qui sont remontés à la figure et mes angoisses. J'ai connu la précarité quand j'étais jeune. J'ai vu les problèmes d’argent de mon père, qui a fait faillite, mon père humilié", a-t-elle déclaré en indiquant s'être "sentie submergée par cette émotion".
Et d'ajouter : "Je m'excuse vraiment. Mes propos étaient excessifs, pas intelligents. Si les gens ont cru que c'était ce que je pensais, bien sûr que c'est horriblement blessant (...) C'était vraiment une bêtise. Je suis vraiment sincère quand je le dis. L'idée de fond n'était pas idiote, mais il ne fallait pas la formuler comme ça. Je suis très touchée. Quand je l'ai dit, je me suis rendue compte que ce que je disais n'était pas bien. Je méritais que l'on se moque moi. Ca a été fait".
Julie Graziani continue en expliquant que le lynchage dont elle a été victime, "ce n'était pas mérité". "Ca a été atroce. Les gens ont fait des appels au meurtre, au viol, ils ont dit qu'ils allaient brûler ma maison, ils ont menacé mes enfants. Par moment, j'ai eu peur qu'ils trouvent mon adresse et viennent chez moi. J'ai encore peur", a-t-elle ajouté en précisant qu'à chaque fois qu'elle a fait une bourde, c'était sur "un sujet qui [la] touchait".
La journaliste est également revenue sur son renvoi du magazine "L'incorrect" à la suite de ses propos. "Je l'ai vécu comme un soulagement. Je ne travaille pas pour eux, je ne suis pas salariée, j'écris des tribunes. Je ne suis pas rémunérée. Quand j'ai rejoint L'incorrect, les gens m'avaient mis en garde 'méfie toi, ils ont l'étiquette d'extrême droite'. (...) Je me suis rendue compte qu'au fil des mois, ce n'était pas mes idées", a précisé la journaliste. Et d'ajouter : "A chaque fois que je prenais la défense des musulmans en France, ou que j'essayais d'avoir une vision positive de l'immigration, je faisais l'objet d'un rappel à l'ordre. On me disait 'faut pas dire ça, t'es trop naïve'. (...) Je ne suis pas d'extrême droite. Je suis inclassable (...) Je n'aurais pas dû [collaborer avec ce journal]. J'aurais dû me méfier d'avantage. Ce n'était pas mes idées".
"Je me sens soulagée, libérée. C'était des choses que j'avais en moi depuis longtemps. J'encaissais (...) Je reviendrai, mais je vais prendre un temps de recul. J'en ai besoin. Mon propos va être inaudible. En attendant, je vais laisser la vague s'apaiser. Si les gens peuvent retenir que je ne suis pas comme ça et que ça peut arriver à tout le monde", a conclu Julie Graziani.
Source JMM