Chacun ses "points" ou pas, chacun sa retraite à la carte ? Il est impossible de contenter tout le monde. Il suffirait de "lâcher" ? Mais qui s'intéresse au financement de ce qu'on l'on exige alors qu'il s'agit de faire des économies ?
Les vœux ont quelque chose de dérisoire dans une France sens dessus dessous. Sans parler de l'état du monde... "Et bonne santé surtout...", effectivement il n'y a plus que ça qui ait du sens.
Tout a été dit et redit sur les retraites. "Les syndicats qui se refont une santé", pour eux ces vœux de santé veulent dire quelque chose ! La pénibilité, les points, l'âge pivot, l'injustice, l'universalité avec particularisme, etc. On mélange tout avec la plus grande mauvaise foi sans chercher à voir la réalité de la situation. On refuse de réfléchir, on veut des compromis sachant que tout compromis est une forme de recul. Et, pendant qu'on y est, après tout ce que certains ont enduré, autant aller jusqu'au bout au moins ce sera fait et pas besoin d'y revenir dans 5 ans. Sans compter que la plupart de tout cela sera effectif dans si longtemps...
STOP ! Nous n'en pouvons plus de ces grèves, de ces transports cauchemardesques, de ce chantage, de la perte de chiffre d'affaires des entreprises victimes, des salariés stressés découragés, des gens de mauvaise humeur qui à Paris s'insultent dans la rue, des avancées et des reculades. Fatigués, dès le retour des vacances, pitié, il faut que cela cesse...
Cette grève est une grève égoïste : chacun pour soi, chacun ses "points" ou pas, chacun veut sa retraite à la carte et l'universalité pour les autres. Il est strictement impossible de contenter tout le monde ; les représentants syndicaux font semblant de croire que les solutions sont simples, il suffit de "lâcher" ... En fait, personne ne s'intéresse au financement de ce qu'on l'on exige alors qu'il s'agit de faire des économies pour assurer les retraites futures. La quadrature du cercle. C'est donc à nous aussi de ne pas en rajouter.
Cheminots, infirmières, personnel soignant, camionneurs, avocats, pilotes et hôtesses de l'air, contrôleurs aériens, militaires et gendarmes, enseignants, policiers, professions libérales, danseurs et petits rats de l'Opéra, EDF, agriculteurs... Qu'ont-ils en commun dans leurs revendications ? Sinon de vouloir travailler moins et moins longtemps ?
Franchement, on peut accuser Emmanuel Macron de tous les maux, mais s'il voulait être réélu tranquillement et voir sa cote de popularité grimper, il aurait suffi qu'il ne fasse rien ou presque, comme ses prédécesseurs à quelques petites exceptions près. Le fait qu'il s'accroche est bien le signe du désintéressement du président tant décrié, et de sa volonté absolue de réformer le pays. Alors oui, l'anesthésie de la pseudo concertation Delevoye a donné un mauvais réveil, classique en cas d'anesthésie trop forte. Oui, on s'y est mal pris : la preuve ! Oui, on a mal expliqué. Oui, on s'est noyé dans la complexité, ce vieux vice français.
Assez aussi des sondages qui assurent que la moitié des Français soutiendraient les grèves et sont contre la réforme des retraites. Contre quelle réforme ? Quels Français ? Alors qu'ils sont 70% à ne plus vouloir des régimes spéciaux ? Non pas que l'on doute de la rigueur de nos instituts de sondage, mais ils feraient bien de faire un tri par zone géographique. La région parisienne est exténuée, ainsi que certaines grandes villes, et ce sont elles qui sont le cœur économique du pays. Facile à dire que l'on soutienne une grève dont on ne subit pas les effets.
Car ces nuisances, ces manifs, cette guérilla est vécue majoritairement par la région parisienne. "Paris outragé, Paris épuisé, Paris excédé ... " On attend le Paris libéré! On a entendu des opposants sur les plateaux télévisés remercier la RATP et la SNCF de faire grève pour eux "par procuration" parce qu'eux seuls ont le vrai pouvoir de nuire, car nuire, c'est bien ce dont il s'agit.
Certes, il faut réparer les injustices et améliorer le système en général en respectant les spécificités, ce qui n'est pas contraire à l'universalité mais rappelons que nous sommes le seul pays à être passé, et resté, aux 35 heures (merci pour la conséquence entre autres de la désorganisation de l'hôpital qui perdure) seul pays aussi à partir à 61 ans à la retraite ! Mais cela n'a pas l'air d'interpeller grand monde... C'est pour cela qu'il faut réformer avec des sacrifices. " Tout changer pour que rien ne change", c'est-à-dire pour que nous restions le pays des citoyens les plus gâtés au monde ?
Personne par ailleurs ne souligne les avancées récentes : progrès social pour les femmes (compensation de la maternité à 100%, points supplémentaires pour chaque enfant, possibilité de partir plus tôt à taux plein), retraite minimale à 1.000 euros pour tous, abaissement des seuils pour gagner des points de pénibilité en lien avec le travail de nuit et aux horaires alternants entraînant la création de centaines de milliers de nouveaux comptes pénibilités, ouverture de la retraite progressive… Sans parler des sommes débloquées en réponse aux gilets jaunes ou encore de la diminution du chômage, jamais vue à ce niveau depuis des années. Des "bricoles" pour les opposants qui n'y voient qu'un signe pour continuer à protester et à manifester - ou encore un dû ! Nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous faisons la sieste.
Et que dire de Philippe Martinez qui vide tranquillement les caisses de la RATP et de la SNCF - pour obtenir le maintien d'un statut anachronique - et le coût de cet acharnement est loin d'être uniquement financier !
Alors, ras-le-bol ! Et nous sommes 50% des Français silencieux à le penser, ne valons-nous pas les 50 autres % jusqu'au-boutistes de la grève, qui souhaitent une descente aux enfers ?