Le parc ouvre ce samedi une immense serre tropicale dans laquelle 40 millions d'euros ont été investis. Ce dôme géant accueille 25.000 animaux, dont 24.000 poissons. Le premier parc animalier français veut maintenant digérer sa croissance.
Téléphone dans une poche, talkie-walkie dans une autre, Rodolphe Delord est sur les charbons ardents à quelques heures de l'ouverture samedi du nouveau dôme tropical géant du ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher), connu pour ses pandas .
Le premier parc animalier de France, qui a enregistré 1,6 million d'entrées en 2019, a investi 40 millions d'euros dans cette installation vitrée de 38 mètres de hauteur, l'équivalent d'une tour de dix étages, où règnent 28 °C et un air saturé d'humidité.
Inspiré des zoos de Leipzig, Zurich et Singapour, cet espace de 13.800 mètres carrés rassemble la faune et la flore de l'Amazonie, de l'Indonésie, des Caraïbes… « Au départ, nous voulions un nouvel aquarium pour nos lamantins, d'autant que nous avons eu deux naissances l'an passé », rappelle Rodolphe Delord.
Estimé à 25 millions d'euros, le projet initial a été étendu à ce dôme, qui n'a pas d'équivalent selon le parc. Il accueille des varans, des singes de Thaïlande ou encore des tortues, soit 25.000 animaux, dont 95 % de poissons dans une vingtaine d'aquariums. « Aucun n'a été capturé, insiste le propriétaire. Tous sont issus d'échanges entre parcs animaliers, ou de saisies. Par exemple, les autorités de Hong Kong nous ont remis des petits alligators qu'elles détenaient depuis le démantèlement d'un trafic. »
Le chantier a duré deux ans et demi et a mobilisé trois cents personnes. La structure du dôme, dessinée par l'architecte Daniel Boitte, a été confiée au nantais CMF, qui a utilisé des profilés aluminium à rupture de pont thermique. « L'été dernier, lors de la canicule, cette isolation nous a permis d'avoir 5 degrés de moins à l'intérieur qu'à l'extérieur », souligne Rodolphe Delord.
Le dôme tropical suit une série de lourds investissements, dont une télécabine en 2019, et l'enclos des pandas en 2017. Pour financer ces investissements, le prix d'entrée du parc a grimpé en début d'année de 32 à 34 euros pour un adulte.
D'autre part, le zoo de Beauval a la particularité d'avoir construit quatre hôtels depuis 2008, pour un cumul de 42 millions d'euros investis. Les 1.400 lits affichent un taux d'occupation entre 65 et 70 %, grâce au tourisme d'affaires, puisque Beauval organise 200 événements par an. Le public est là surtout les week-ends et durant les vacances scolaires.
En 2019, l'hôtellerie a approché 20 millions d'euros de recettes, près d'un tiers du chiffre d'affaires de 68,5 millions d'euros. Reste que ce succès crée quelques tensions localement lors des week-ends de mai et le 15 août. Le pont qui traverse le Cher et le village voisin de Saint-Aignan sont embouteillés. Si bien qu'une étude est lancée pour créer un demi-échangeur autoroutier sur l'A85, qui permettrait de contourner cette commune.