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"Le Parisien" ne va plus commander de sondages politiques pendant la présidentielle

"Un retour au terrain". Le directeur des rédactions du Parisien/Aujourd'hui en France, Stéphane Albouy, a annoncé, mardi 3 janvier, sur France Inter, que le quotidien ne commanderait plus de sondages politiques pendant la campagne électorale. Il explique que la direction du journal a choisi de changer son approche dans un contexte de remise en cause des médias, après les élections inattendues de Donald Trump aux Etats-Unis ou de François Fillon à la primaire de la droite en France.
 
Cette "pause" pendant la campagne doit permettre au Parisien de "se concentrer sur le journalisme de terrain", a ajouté Stéphane Albouy dans l'émission "L'Instant M".
 
"Ce n'est pas une question de défiance envers les sondeurs, a-t-il tempéré. Ils font bien leur métier, ils donnent un instantané." Pour le directeur, il s'agit plutôt de remettre en question la façon dont les médias utilisent ces enquêtes. "Se concentrer sur le fond, sur les programmes", au lieu de se focaliser sur "qui prend la première position".
 
Cette décision constitue un véritable changement dans les pratiques de ce média habitué à ce procédé. Stéphane Albouy ne s'en cache pas. "Ipsos, notre dernier sondeur, a détecté la montée de Fillon et nous avait permis de faire notre une sur Valls et Fillon outsiders, cinq jours avant la primaire [de la droite et du centre]".
 
D'ailleurs, le journal ne se coupera pas complètement de l'actualité ni même des sondages. Le directeur l'assure, les journalistes ne s'interdiront pas de commenter dans les pages du Parisien des sondages publiés par d'autres médias. Et de continuer à en publier sur d'autres sujets "de société".
 
Mais Stéphane Albouy, directeur des rédactions depuis mars 2015, veut "tisser un lien plus fort avec les lecteurs, avec les Français" afin de relancer les ventes du journal, en baisse de 8% en 2014. Et répondre aux griefs des lecteurs contre les médias. "On est associés à une forme d’élite. Il faut l’entendre", insiste-t-il.
 
Il se défend également de toute mesure financière. "On va faire des économies mais c'est une goutte d'eau. Les enquêtes d'opinion représentent moins de 100 000 euros par an alors que notre chiffre d’affaires est de 200 millions d’euros", assure-t-il. "On peut entendre les critiques qui nous sont faites, à nous, médias, d'être coupés d'une forme de réalité. Nous allons privilégier le terrain", ajoute-t-il, rappelant que le journal s'appuie sur un réseau de 140 journalistes en Île-de-France. "Déployer ces journalistes sur le terrain, cela coûte plus cher que les sondages, et nous oblige aussi à être plus exigeants."
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