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Reporters sans frontières s'inquiète du "climat nauséabond" de la campagne présidentielle

Dans un communiqué publié lundi, Reporters sans frontières s'est inquiété des «attaques ciblées» contre les journalistes de la part de responsables politiques français.
 
Journalistes hués, agressés ou accusés de lynchage… Reporters sans frontières a déploré lundi dans un communiqué un «climat nauséabond» et s'est inquiété des «attaques ciblées» contre les journalistes de la part de responsables politiques français. «Depuis quelques semaines en France, les médias font l'objet d'attaques de plus en plus violentes de la part de responsables politiques mais également de citoyens», s'inquiète l'ONG. «RSF condamne avec la plus grande fermeté les attaques dont sont actuellement victimes des journalistes qui doivent pouvoir exercer leur mission dans les meilleures conditions, a fortiori en période électorale», a déclaré Pauline Adès-Mével, responsable du bureau Union européenne de RSF citée dans le communiqué.
 
«Ce climat nauséabond et délétère est dangereux pour la liberté de la presse d'autant plus quand il est entretenu par de hauts responsables politiques, qui envoient ainsi le message à peine voilé que n'importe quel citoyen peut s'attaquer impunément à la presse», a-t-elle souligné. Elle cite notamment la conférence de presse de François Fillon du 6 février lors de laquelle il avait accusé les médias d'en avoir «trop fait» pour le «lyncher» et l' «assassiner politiquement» à la suite des révélations du «Canard enchaîné» sur de présumés emplois fictifs de sa femme Penelope.
 
Jeudi, lors d'une réunion publique du candidat LR à Poitiers, la foule du Palais des congrès a conspué les journalistes présents, emmenée par un autre ex-premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Une démarche qu’Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle avait condamné le lendemain lors d’une déplacement en Touraine. «Quand on rassemble des militants, des supporteurs sur des sifflets, on les rassemble pour son plus grand malheur. Il faut rassembler les gens sur un projet», avait-il argumenté. «La justice de notre pays, les journalistes de notre pays construisent une relation critique avec celles et ceux qui s'expriment chaque jour. On ne peut prétendre aux plus hautes fonctions de la République en considérant qu'on doit être un intouchable de la presse et qu'on est au-dessus de la justice, ça ce n'est pas possible», avait-il ajouté.
 
«Attisée par ces discours accusateurs proférés pourtant par des responsables politiques, la colère des militants envers les journalistes est elle aussi montée d'un cran», a souligné RSF dans son communiqué.
 
Un journaliste de l'émission «Quotidien» s'est fait insulter lors du meeting du candidat LR. Trois de ses collègues ont par ailleurs accusé le FN d'avoir été évacués sans ménagement d'un déplacement de Marine Le Pen au Salon des entrepreneurs début février à Paris, le FN rejetant la responsabilité sur les services de sécurité de l'événement.
 
RSF a également déploré les violences dont plusieurs journalistes ont été victimes ce week-end en marge d'échauffourées en région parisienne, où des véhicules de RTL et Europe 1 ont été vandalisés à Bobigny samedi et un journaliste de BFM a été agressé à Argenteuil le lendemain. L'ONG a souligné «le rôle essentiel des journalistes qui, en tant que témoins oculaires sur le terrain, contribuent à la diffusion d'informations justes et impartiales».
 
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, avait appelé dimanche François Fillon et ses soutiens à «se ressaisir» et «cesser ce "spectacle" indigne d'une démocratie», à la suite des attaques du candidat LR contre les médias.
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