Une collision entre deux petits avions survenue vendredi après-midi au-dessus des Promenades Saint-Bruno a fait un mort, un blessé grave et deux autres blessés, des personnes souffrant d'un choc nerveux, selon un bilan fourni par la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM).
Les deux pilotes étaient seuls dans leur avion. L'un est mort, il avait 21 ans. L'autre est gravement blessé, mais on ne craint plus pour sa vie. Il est âgé de 23 ans.
Un des appareils s'est écrasé sur le toit du centre commercial, près du Simons, et l'autre, dans le stationnement. Il s'agit de deux Cessna 152 exploités par Cargair.
Ambulanciers, policiers et pompiers ont été déployés sur les lieux et le centre commercial a été évacué, puis fermé à cause d'une fuite de kérosène, provenant de l'avion sur le toit, qui a été colmatée par les pompiers de Longueuil. Ces derniers ont précisé que la structure du bâtiment était intacte.
Les Promenades Saint-Bruno resteront fermées samedi.
Un grand périmètre de sécurité a été érigé et les automobilistes ont été invités à éviter le secteur, situé à la jonction de la route 116 et de l'autoroute 30.
La police a rassemblé des témoins de l'accident dans un restaurant pour recueillir leurs témoignages.
Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada mène l’enquête concernant cet accident. En début de soirée, l'enquêteuse principale du BST, Isabelle Langevin, a expliqué en point de presse le travail du Bureau sur place. « Nous effectuons une collecte des données. Par la suite, nous allons mener des entrevues avec les témoins. On va examiner et photographier l’épave et répertorier toutes les pièces. Ensuite, nous allons examiner l’historique et l’entretien des deux appareils, le fonctionnement de l’équipement, les politiques d’exploitation et les exigences réglementaires. »
Elle a ajouté que les pièces prendraient ensuite le chemin du laboratoire d'ingénierie du Bureau, à Ottawa, pour un examen plus approfondi.
Isabelle Langevin a ajouté que le BST « travaille avec le service de police, les premiers intervenants et autres organismes gouvernementaux et non gouvernementaux afin de s’assurer que les personnes touchées par cet accident et les proches soient informés au sujet de l’accident et des étapes suivantes. »
La présidente de la compagnie Cargair, Josée Prud'homme, a déclaré par voie de communiqué que la compagnie offrait ses « sympathies à toutes les familles et les personnes touchées par l'événement » et qu'elle collaborait activement à l'enquête : « Nous concentrons actuellement nos efforts au soutien de nos employés et aux étudiants qui font tous partie de la grande famille Cargair. Nous n’émettrons pas de commentaires additionnels pour le moment sur les circonstances entourant les événements d’aujourd’hui. »
Le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, a dit qu'il avait été alerté vers 12 h 40. « Il s'agit d'un malheureux accident, fortuit », a-t-il déclaré en point de presse, en assurant que tous les services nécessaires avaient été déployés.
« Je sortais du Walmart. J’entendais des avions dans les airs. J’ai regardé. Il y avait un moteur qui faisait un drôle de son », raconte Carole Pelchat, qui a été témoin de l'accident. « Je les ai vus se frapper. Il y a une aile qui est partie. Après ça, il y avait un des avions qui spinnait. »
« J’ai appelé le 911, j’ai expliqué ce qui est arrivé », a-t-elle poursuivi. « Elle m’a dit - vu que je suis infirmière - de me rendre sur les lieux, que peut-être je vais être capable d’assister avant que les infirmiers ou les ambulanciers arrivent. Elle m’a dit : "c’est à côté du restaurant" ».
« Je suis venue tout de suite. Les policiers étaient là. Ils m’ont dit non, de ne rien faire, que c’était trop tard. »
Le premier ministre Philippe Couillard a exprimé ses sympathies lors d'un point de presse et s'est montré prudent lorsqu'on l'a questionné sur le trafic aérien et la proximité du centre commercial Saint-Bruno. « On pense aux parents des victimes et aux blessés. [...] Il ne faut pas aller trop loin, trop rapidement. Il va toujours y avoir une circulation aérienne, notamment de petits avions, ça il faut le savoir. Maintenant l’enquête va nous indiquer quels sont les événements et pourquoi c’est arrivé. »
Le ministre fédéral des Transports Marc Garneau, qui a travaillé à l’Agence spatiale canadienne installée dans ce secteur, a eu la même réflexion. « C’est une tragédie, mais il faut d’abord avoir les faits [rapport d'enquête] avant de prendre des mesures. »
Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a offert ses sympathies à la famille de la victime. « Je tiens à exprimer mes condoléances (...) et on attend l’enquête pour voir ce qui a pu causer une collision comme celle-là. C’est pas normal. »