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Pourquoi c'est bien de se planter ?

Quand je parle de ce que je fais dans la vie, j’entends souvent cette petite phrase énervante : “tu en as de la chance”.
 
Ce n’est pas bien méchant, ni particulièrement mal intentionné, je sais bien que cette remarque n’a pas pour but de minimiser mon travail. Mais tout de même, c’est en réalité infiniment maladroit quand on sait à quel point cela peut être difficile de prendre un jour la décision de voler de ses propres ailes et d’abandonner son petit confort. Quitte à se planter.
 
Plus j’échange autour de moi sur l’entreprenariat ou les projets personnels, plus je me rends compte de l’immense bloquage que représente la peur de l’échec.
 
C’est souvent une des raisons pour lesquelles tu procrastines certainement le plus au lieu d’avancer : parce qu’une fois que le projet sera sorti, concret, là devant tout le monde tu seras à la merci des commentaires, de l’avis des autres. Et c’est la trouiiiiille !!
 
Surtout avec internet aujourd’hui : impossible de passer à travers les commentaires, les avis, les trolls, les amis qui te veulent sois-disant du bien.
 
La peur de te louper devient alors plus forte que l’envie d’avancer ou l’enthousiasme que tu avais à monter ton projet et tu repousses, tu repousses, tu peaufines, tu recommence… Cette satané peur de se planter prend toute la place. Alors que ça devrait être un moteur plus qu’un frein !
 
En réalité, si je regarde les gens autour de moi qui se lancent, ils ont une qualité en commun : ils n’ont pas peur de l’échec, ou sinon ont réussi à en apprivoiser l’idée.
 
C’est malheureusement assez rare d’entendre des entrepreneurs nous parler de leurs échecs, de leurs essais ratés, et de la manière dont ils se sont relevés. Alors que ça n’existe pas le succès immédiat et flamboyant, nulle part, jamais. Il faut essayer, se planter, en prendre note et recommencer.
 
Il m’est souvent arrivé d’avoir des petits projets fous, qui m’enthousiasmaient énormément malgré la montagne d’obstacles à surmonter pour les réaliser. Un exemple tout bête : quand j’ai décidé d’organiser mon mariage dans la forêt, sans eau ni électricité, quand j’en parlais autour de moi j’entendais beaucoup de “tu n’y arriveras jamais” “non mais tu as pensé à ça ?” “c’est impossible” “à ta place je ne ferais pas ça” et gnagnagna. Il a fallu que je redouble de persévérance pour en plus affronter les avis négatifs des autres et finalement, entendre “c’est génial quelle magnifique idée, quelle réussite, vous en avez eu de la chance”. DE LA CHANCE.
 
Pourquoi les gens sont si négatifs face aux projets des autres : est-ce que cela les conforte dans leur propre immobilisme ? Est-ce que leur peur de l’échec les frustre au point de vouloir décourager ceux qui osent ? Monter n’importe quel projet un peu osé en France demande beaucoup de courage, j’ai plein d’amis entrepreneurs qui en en racontent de belles.
 
Chez nous il faut surmonter ses propres peurs et en plus traverser un champ miné de commentaires décourageants pour juste essayer quelque chose de nouveau, de différent ou juste d’un peu ambitieux. Et si au bout du compte on rate son coup c’est encore un champ miné de “je te l’avais dit” et de découragements en tout genre alors qu’il faut se remettre en selle pour ré-essayer tout de suite, fort de l’expérience qu’on vient d’acquérir.
 
Et je me rends compte que c’est quelque chose qu’on ne nous apprend pas vraiment chez nous, je veux dire en France, ce n’est pas notre culture. L’échec ça fait partie de la réussite, la plupart des gens qui réussissent se sont planté un grand nombre de fois avant d’y arriver. Et on a beau l’entendre souvent, je vois que chez nous cette idée à du mal à prendre.
 
Je ne sais pas par quel miracle j’ai grandi en me moquant éperdument de l’avis de mon entourage. J’ai toujours été à l’aise avec l’idée qu’on puisse ne pas m’apprécier et je n’en ai toujours fait qu’à ma tête malgré les avis qui fusaient de toute part. Je n’ai jamais pris un raté pour un échec.
 
J’ai raté math sup ? J’ai ensuite rebondi pour être acceptée à l’école Boulle (après une sérieuse période de remise en question) où j’ai trouvé ma voie. Je ne me sentais pas à ma place à ce poste dont j’avais tant rêvé chez l’Oréal ? J’ai démissionné pour m’aventurer dans les méandres du web et ai fini par monter ma petite affaire. Je me suis séparée de mon mari après 10 ans de vie commune et seulement une petite année de mariage ? Je considère aujourd’hui que ma séparation est une de mes plus belles réussites, nous avons réussi à rester amis et à nous respecter malgré une période difficile qui aurait pu nous déchirer (et tu n’imagines pas combien les gens ont longtemps désapprouvé notre belle entente après notre séparation).
 
Chacun de ces sois disant échecs ont été des périodes où j’en ai appris énormément sur moi même, les autres, ce que je voulais dans la vie. Et si j’avance plus sereine chaque jour c’est certainement parce que je n’ai pas peur de me planter, je sais que ça peut arriver, mais qu’en réalité, je ne risque pas grand chose.
 
Le risque est bien plus grand d’attendre que ça se passe tout seul, et que la chance nous sourie comme à Gontran Bonheur.
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