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Le navire retrouvé au large de la Caroline du Nord est bien celui de Barbe Noire

Après 15 ans d’incertitudes, les autorités ont confirmé que l’épave du navire retrouvée au large des côtes de Caroline du Nord est bien celle du redoutable pirate du 18e siècle, Barbe Noire.
 
Le Queen Anne’s Revenge (« la vengeance de la reine Anne ») s’est échoué sur un banc de sable à proximité de Beaufort en 1718, 9 ans après la création de la ville. Barbe Noire et son équipage y ont abandonné le navire et ont survécu.
 
Jusqu’à récemment, le Département des ressources culturelles de la Caroline du Nord prenait soin de préciser que l’épave, découverte en 1995, « était probablement » le Queen Anne’s Revenge.
 
Après examen complet des éléments, il est désormais possible d'affirmer qu’il s’agit bien là du navire de l’un des pirates les plus féroces et les plus hauts en couleur de l’histoire.
 
« Il n’y a pas eu UN moment de grande révélation », a expliqué Claire Aubel, coordinatrice des relations publiques des musées maritimes de Caroline du Nord. « Il y a eu une succession de découvertes et une déduction évidente, tirée des différents indices. »
 
Deux preuves essentielles comme l’envergure de l’épave ainsi que les nombreuses armes découvertes dans les décombres, ont permis d’ôter les doutes de l’équipe.
 
Selon Claire Aubel, on ne connaît aucun autre navire de cette taille qui naviguait dans la région à cette époque et seul un bateau pirate pouvait être à ce point armé.
 
En l’espace de quelques années, Barbe Noire a joui d’une infâme réputation, sévissant dans la mer des Caraïbes et au large des côtes de l’Amérique coloniale. Il a trouvé la mort en 1718, lors d’une bataille contre des navires britanniques dans la baie de Pamlico en Caroline du Nord.
 
Certains historiens le soupçonnent d'avoir délibérément fait couler le navire afin de s’emparer du précieux butin.
 
Depuis le début des fouilles en 1997, le trésor a permis aux archéologues de relier l’épave à Barbe Noire. Parmi les principaux artefacts découverts se trouvent :
 
- des poids d’apothicaire estampillés de minuscules fleurs de lys, symbole de la royauté française du 18e siècle. Le Queen Anne’s Revenge était à l’origine en effet un navire français, Le Concorde, dont Barbe Noire s’est emparé en 1717. Ce dernier a forcé le chirurgien du Concorde à rejoindre l’équipage des pirates : à cette époque, il est fort probable qu’un chirurgien ait possédé des poids d’apothicaire ;
 
- une petite quantité d’or découverte au milieu de plombs. Selon les archéologues, un membre d’équipage français pourrait avoir dissimulé de l’or dans un canon afin que les pirates de Barbe Noire ne le découvrent pas ;
 
- une cloche gravée de l’année 1705.
 
D’après Erik Goldstein, conservateur des arts et de la numismatique (l’étude des pièces de monnaie et billets de banque) auprès de la Colonial Williamsburg Foundation de Virginie, cette limitation de responsabilité quant à l’identification de l’épave était plus due au strict respect de l’examen scientifique qu’à de sérieux doutes sur l’identité du navire. Les archéologues étudiant l’épave ont toujours été certains de son identité.
 
Les autorités « ont juste pris des mesures de sécurité », a affirmé Erik Goldstein. « Au début d’une excavation, à moins de découvrir quelque chose tel qu’une cloche de navire dont le nom est gravé dessus, il faut un certain temps pour reconstituer le puzzle et rassembler toutes les preuves. C’était tout à fait responsable de procéder ainsi. »
 
« Deux raisons ont permis d’ôter les doutes officiels qui planaient sur l’identité de l’épave », a ajouté David Moore, conservateur en charge de l’archéologie sous-marine au musée maritime de Caroline du Nord situé à Beaufort.
 
D’une part, le musée a récemment lancé l’exposition intitulée « Le Queen Anne’s Revenge de Barbe Noire » qui regroupe de nombreux artefacts issus du navire. Si l’identité du navire n’avait pas été confirmée, les conservateurs auraient dû intituler l’exposition « Artefacts du supposé Queen Anne’s Revenge », a-t-il expliqué.
 
D’autre part, l’abandon des précautions officielles pourrait permettre au musée d’obtenir des financements privés et d’ainsi poursuivre les fouilles de l’épave, a ajouté le conservateur. L’État débloque certes des fonds mais les budgets amoindris pourraient bénéficier de l'apport financier de généreux mécènes.
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