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Une deuxième saison critique s'ouvre pour Le Media

Une deuxième saison critique s'ouvre pour Le Media
Entre les polémiques internes et des caisses presque vides, la webTV de gauche Le Média va tenter de se relancer dimanche pour une deuxième saison qui s'annonce critique, après avoir pris ses distances avec la France Insoumise dont elle est proche depuis sa création.
 
Fini le JT alternatif, promesse initiale qui s'est révélée trop ambitieuse. Bonjour "L'autre 20H". Le site proposera chaque soir un rendez-vous diffusé face aux grands JT, mais enregistré à l'avance et concentré sur deux ou trois informations.
 
Le Média garde ses grands entretiens et débats, sa météo hebdomadaire des conflits sociaux. Il propose de nouvelles chroniques sur l'histoire politique, sur la critique des médias et sur l'international, dans des formats davantage pensés pour les réseaux sociaux.
 
Le site veut aussi publier des enquêtes sociales au long cours, menées notamment par le journaliste Julien Brygo, nouvelle recrue passée par le Monde diplomatique.
 
La ligne reste la même: "progressiste, humaniste", pour une "reconquête politique contre le libéralisme", souligne la nouvelle directrice Aude Lancelin, ex-directrice adjointe de L'Obs et proche du philosophe marxiste Alain Badiou, mais pas membre de la France insoumise.
 
Depuis ses locaux discrets dans une cour de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Aude Lancelin doit présenter dimanche à 18H ces nouveaux rendez-vous, entourée des soutiens de la webTV militante: l'ex-Guignols de l'info Bruno Gaccio, des représentants de la France Insoumise, du PCF ou d'EELV, ou le journaliste d'investigation Denis Robert.
 
Neuf mois seulement après le lancement de la webTV, cette émission spéciale doit sonner le ralliement des 18.000 "socios", ses abonnés-actionnaires, après un été tourmenté.
 
Le départ fracassant de l'ancienne directrice de publication, Sophia Chikirou, sur fond de querelles internes et de soupçons de versements indus, dont elle se défend, a inondé les réseaux sociaux et déçu beaucoup de soutiens.
 
La nouvelle équipe a en outre dû gérer quelques imprévus: elle a dû abandonner sa page Facebook aux 80.000 abonnés dont elle n'avait pas les codes et en créer une nouvelle; elle a sauvé in extremis des vidéos en train d'être supprimées sur YouTube; enfin, elle n'a pas récupéré la marque "Le Média" qui appartient toujours à la société de Sophia Chikirou, retournée auprès de Jean-Luc Mélenchon préparer les élections européennes.
 
Le Média travaille désormais dans une "économie de l'urgence", selon un journaliste, et lance dimanche une nouvelle levée de fonds. Avec deux impératifs: rassurer les anciens "socios", dont la contribution initiale d'1,7 million d'euros a été presque intégralement dépensée, et surtout en recruter de nouveaux.
 
Seule "une poignée" des "socios" s'est éloignée cet été, assure Aude Lancelin, mais il en faut au moins 25.000 au total pour atteindre l'équilibre financier, avec une trentaine de collaborateurs.
 
Ceux qui ont quitté le Média sont pessimistes : selon d'anciens journalistes, le site n'a pas su proposer de contenus solides, ni profiter de la mobilisation sociale du printemps pour se faire une place, et souffre d'un problème d'image.
 
"Beaucoup de moyens ont été investis aux mauvais endroits", regrette le journaliste Marc de Boni, parti en mars. "Ce qui était beau, c'est qu'on allait chercher des gens qui avaient fermé la porte aux médias. Et on les a plus que dégoûtés. Comment développer une audience sur ces bases-là?"
 
"Sans argent, sans la rampe de lancement du départ, ça sent le roussi", estime de son côté Aude Rossigneux, présentatrice du JT licenciée en février. "Et les socios ont l'impression d'être les dindons de la farce. Ils ne décident de rien du tout".
 
Près de 200 "socios rebiffés" demandent ainsi que le Média se transforme en coopérative, comme proposé lors du lancement.
 
Si le management sous Sophia Chikirou était décrit comme "très rude" par plusieurs salariés, "les problèmes relationnels sont réglés", affirme aujourd'hui Aude Lancelin, pour qui "l'ambiance est bonne mais la tâche est colossale".
 
"J'ai accepté de venir parce qu'on repart de zéro" souligne la dernière recrue, Julien Brygo. "Beaucoup de gens nous soutiennent et y croient encore".
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