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Soixante ans sous le tablier du pont de Tancarville

Anniversaire. Le premier des franchissements de l’estuaire célèbre ses soixante ans aujourd’hui. Le pont de Tancarville était à l’époque de sa mise en service, le 2 juillet 1959, le plus long pont suspendu d’Europe.
 
346 422 ! Parmi l’avalanche de chiffres qui émaillent la construction du pont de Tancarville, citons le nombre d’allumettes qu’a utilisé le comédien Jacques Villeret - alias François Pignon - pour réaliser la maquette de ce franchissement de la Seine et qu’il n’est pas peu fier de claironner dans Le dîner de cons de Francis Veber, sorti en 1998.
 
Quant au nom de Tancarville, il a pris une résonance internationale car pour les ménagères lettrées, il s’agit d’une variété de métonymie. « Une antonomase du nom de la ville de Tancarville et d’une marque de séchoirs à linge, sans doute inspirée par l’analogie de forme entre le pont suspendu de Tancarville et le séchoir », comme nous le rappelle un célèbre dictionnaire participatif en ligne.
 
Au delà de ces traits - sic - d’humour, Tancarville a changé la vie des habitants de l’estuaire de la Seine, des nombreux riverains de la rive havraise en particulier qui devaient emprunter bateaux et bacs pour se rendre comme on le disait alors « de l’aut’ côté d’l’eau », mettant Le Havre à deux heures de Paris en voiture grâce au raccordement du pont inauguré le 2 juillet 1959 à l’autoroute A13.
 
 
 
Il y a tout juste soixante ans, le pont qui franchit la Seine entre la commune de Tancarville en Seine-Maritime et le Marais Vernier dans l’Eure était l’ouvrage français de tous les records avec sa travée centrale qui est alors la plus longue d’Europe avec 608 mètres et deux travées latérales de 176 mètres chacune. Il faut y ajouter le tour de force de ses pylônes d’une hauteur de 123 mètres lesquels supportent une charge moyenne de 6 000 tonnes. À l’époque, il s’agit d’un record du monde.
 
Autre record battu par ce chantier pharaonique : aucun accident mortel à déplorer durant les 3,5 millions d’heures de travaux (près de quatre ans) comme le rappelle une plaque souvenir apposée sur l’esplanade d’accès au pont.
 
Aujourd’hui, plus de six millions de véhicules l’empruntent chaque année. C’est un peu moins que pour le pont de Normandie, ouvert en 1995 également géré par la Chambre de commerce et d’industrie du Havre, qui totalise 7 millions de passages/an. Entre 1996 et 1998, les câbles d’un kilomètre sur lesquels est suspendu le tablier de Tancarville ont tous été remplacés et doublés pour des raisons de sécurité.
 
À partir de 2014, la CCI du Havre a lancé un grand programme de requalification des accès au pont de Tancarville totalement congestionné au niveau du rond-point qui le dessert depuis la rive nord et l’A131 qui le relie au Havre. Les travaux d’un montant de 80 millions d’euros prévoient notamment le transfert de la gare de péage de la rive havraise à la rive euroise et la refonte complète des voies de desserte ainsi sécurisées.
 
Alors que le pont de Tancarville souffle ses soixante bougies, revenons aux images glamour. On retrouve l’élégante silhouette du « Golden Gate » français dans Les grandes vacances de Jean Girault avec Louis de Funès en 1967. Et, il y a vingt ans, Gérard Depardieu y situait dans Un pont entre deux rives la rupture entre un ouvrier engagé sur le chantier de Tancarville et sa troublante épouse Mina (Carole Bouquet) qui lui préférait l’ingénieur en charge de ces travaux titanesque interprété par Charles Berling. Deux rives réconciliées il y a soixante ans, comme pour préfigurer la réunification de tous les Normands.
 
1931 : La Chambre de commerce et d’industrie du Havre lance le projet d’un pont sur la Seine en raison de l’accroissement continu du trafic des bacs sur l’estuaire.
 
7 décembre 1933 : la CCI décide de réaliser un « pont-route » aux environs du bac Le Hode-Berville.
 
11 décembre 1940 : le maréchal Pétain acte sa construction par une loi. Le projet est déclaré d’utilité publique.
 
Novembre 1951 : la CCI, maître d’ouvrage, lance un concours international. 14 groupements d’entreprises remettent leurs projets.
 
16 novembre 1954 : début des travaux.
 
2 juillet 1959 : inauguration en présence de l’ancien président René Coty.
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