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Est-il allé trop loin ? Les rédactions divisées sur Éric Zemmour

Est-il allé trop loin ? Les rédactions divisées sur Éric Zemmour

Après sa condamnation et son violent discours de samedi contre l'immigration, restransmis en direct à la télévision, le débat est ouvert dans les rédactions, même si aucun de ses employeurs ne s'est séparé de lui.

Alors que mi-septembre, la Cour de cassation validait définitivement une première condamnation du polémiste pour provocation à la haine religieuse, le parquet de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence", après son discours de samedi.

Dans cette intervention, prononcée lors d'une réunion organisée par les proches de l'ancienne députée d'extrême droite Marion Maréchal, le polémiste a fustigé l'"idéologie diversitaire" et la "guerre d'extermination" visant "l'homme blanc hétérosexuel", citant également l'écrivain Renaud Camus, théoricien du "grand remplacement" de la population blanche et chrétienne par une population immigrée musulmane.

Des propos qu'il a défendus dans l'émission "Zemmour et Naulleau" diffusée mercredi soir par Paris Première: "Je maintiens" et "je n'injurie personne", a-t-il déclaré.

"On a le droit de critiquer une religion", a estimé le chroniqueur qui a par ailleurs reçu le soutien de deux députés Les Républicains, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, au nom de la "liberté" d'expression. Chroniqueur au Figaro Magazine, Éric Zemmour intervient aussi ponctuellement les vendredis sur RTL.

En outre, selon certains médias, CNews souhaite le recruter pour une émission quotidienne.

La direction de Paris Première (groupe M6) a annoncé avoir convoqué le polémiste mardi, "afin de revenir sur sa participation récente à des événements politiques et sur les propos particulièrement choquants et provocateurs".

"Il lui a été rappelé fermement les conditions de sa participation" à l'émission "avant la reprise de la nouvelle saison", selon un communiqué.

Du côté du Figaro, après avoir été interpellé par la Société des journalistes (SDJ), le directeur de la rédaction Alexis Brezet a répondu que "les propos d'Éric Zemmour ne sont pas prononcés au nom du Figaro et n'engagent en rien" le journal.

"J'ai fait savoir ma réprobation à l'intéressé, et l'ai rappelé, au-delà du strict respect des lois, à la mesure qui s'impose dans l'exercice de sa liberté d'expression", a-t-il assuré à la SDJ.

Contactés par l'AFP, RTL et CNews n'ont pas donné suite. Dans un éditorial, Le Monde a exhorté les médias à cesser de considérer Éric Zemmour comme un "bon client".

"Il doit être traité pour ce qu'il est : un délinquant et un pyromane", s'est indigné le journal, estimant qu'"en diffusant sans le moindre recul un discours hostile à la démocratie et d'inspiration fasciste, en admettant du bout des lèvres une simple erreur de +format+, LCI s'est faite la complice d'une démarche politique anti-républicaine".

Une analyse partagée par l'historien Gérard Noiriel, qui vient de publier "Le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République" (Éd. La Découverte), essai qui dresse une comparaison entre Éric Zemmour et le journaliste qui a popularisé l'antisémitisme en France au XIXe siècle avec son livre "La France juive".

"Drumont s'impose au moment où il y a un bouleversement dans l'histoire du journalisme avec l'invention des quotidiens de masse, les journaux se livrent une concurrence terrible et Drumont devient ce qu'on appelle le bon client, parce qu'il fait scandale. C'est pareil pour Zemmour, qui accède à la télévision au moment de l'irruption des chaînes d'info en continu et de la TNT", rappelle-t-il à l'AFP.

L'association antiraciste La Maison des potes a annoncé mercredi avoir porté plainte "pour incitation publique à la haine" contre le polémiste mais aussi contre LCI, accusée d'avoir "propagé volontairement son discours à plus d'un million de téléspectateurs, sans aucune intervention (...) durant 32 minutes".

Le président du CSA Roch-Olivier Maistre, lors d'une récente audition parlementaire, a estimé que "la responsabilité première est celle des éditeurs" et que "si les expressions viennent violer les principes que les législateurs nous ont confiés, il y aura des sanctions".

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