5 Octobre 2019
19h49: Le Premier ministre Édouard Philippe affirme dans une interview qui sera publiée demain dans le JDD avoir "toute confiance en Christophe Castaner", alors que les appels à la démission du ministre de l'Intérieur se multiplient à droite et au RN après la tuerie à la préfecture de police de Paris qui a fait cinq morts jeudi. "J'ai toute confiance en Christophe Castaner, qui a fait état de ce qu'il savait au moment où il s'est exprimé. Il est dans le rôle qui est celui du ministre de l'Intérieur dans de telles circonstances", a déclaré le Premier ministre dans une interview au Journal du dimanche.
18h34: L'Elysée annonce un hommage officiel aux victimes mardi à 11h en présence d'Emmanuel Macron.
Les détails de l'organisation de la cérémonie après ce qu'Emmanuel Macron a qualifié de "véritable drame", seront fournis par la présidence lundi en fin de matinée.
17h39: Christophe Castaner sera l'invité dimanche du journal de 13H00 de TF1, quatre jours après la tuerie survenue dans les locaux de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts, a-t-on appris de source proche du dossier, samedi. Le ministre de l'Intérieur est sous le feu des critiques de l'opposition de droite et du RN qui multiplient les appels à la démission après ce drame inédit perpétré par un agent de la préfecture qui "aurait adhéré à une vision radicale de l'islam" et était en contact avec des individus susceptibles d'appartenir à la "mouvance islamiste salafiste", selon Jean-François Ricard, procureur antiterroriste.
Le Premier ministre, Edouard Philippe doit lui s'exprimer dans le Journal du Dimanche, a ajouté la source. Sur la foi des informations alors disponibles, M. Castaner avait affirmé jeudi que l'assaillant n'avait "jamais présenté de difficulté comportementale", ni "le moindre signe d'alerte". "Incompétence", "dissimulation", voire "scandale d'Etat" : la droite et l'extrême droite réclament une enquête parlementaire sur la tuerie de la préfecture de police et la tête du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
17h07: Marine Le Pen a dénoncé un "scandale d'État" après la tuerie de la préfecture de police de Paris, réclamant à son tour une commission d'enquête parlementaire au vu de "dysfonctionnements lourds" et d'"une menace gravissime".
"L'affaire est particulièrement grave. Les dysfonctionnements sont particulièrement sérieux. C'est pourquoi je demande, au nom des députés du Rassemblement National, l'ouverture immédiate d'une Commission d'enquête" sur la tuerie qui a fait quatre victimes jeudi, a affirmé la présidente du Rassemblement national dans un communiqué.
La présidente du RN va encore plus loin. Elle plaide également pour "un audit complet de la radicalisation islamiste au sein de nos services publics" et "des propositions pour simplifier les procédures permettant d'écarter et radier ces individus". "La création de cette Commission d'enquête est non seulement nécessaire mais apparaît désormais urgente face aux défaillances constatées et répétées du ministre de l'Intérieur Castaner", insiste-t-elle.
Depuis l'attaque, "nous avons eu droit au désormais classique discours sur le 'déséquilibré', le 'cas isolé', et bien entendu le 'voisin discret'", affirme Mme Le Pen, alors que la piste de la radicalisation islamiste est désormais privilégiée. Mais "une chose apparaît désormais certaine : l'attaque a été perpétrée par un islamiste", estime-t-elle.
16h54: Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, a donné plus de précisions sur l’attaque commise ce jeudi 3 octobre contre des fonctionnaires de la préfecture de police de Paris.
L’enquête est menée par le parquet national antiterroriste sous les qualifications d'"assassinat et tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", ainsi que pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Le parcours de Michaël H. a pu être retracé avec précision, grâce à la vidéosurveillance. Jeudi, il est arrivé sur son lieu de travail à 8h58.
Sur le temps de midi, il s’est rendu dans un magasin proche pour y acheter 2 couteaux, un couteau de cuisine muni d’une lame de 20 cm, et un couteau à huître. Il a dissimulé les couteaux qu’il venait d’acheter. Son comportement ne trahit, à ce moment, aucune fébrilité, selon le procureur Ricard.
A 12h53, l’informaticien entame alors son parcours macabre. Il s’en prend tout d’abord à un collègue de bureau, un major de 50 ans, qu’il blesse mortellement en lui infligeant une large plaie à la gorge. Il tue ensuite un gardien de la paix de 38 ans de multiples coups de couteau dans la région thoraco-abdominale. Les autopsies réalisées attestent d’une "scène d’une extrême violence".
Dans un autre bureau, au même étage, il tue alors de plusieurs coups de couteau un adjoint administratif de 37 ans. Il tentera d’entrer dans un autre bureau où se trouvent 3 personnes en train de déjeuner, mais la porte est fermée à clé. Il emprunte ensuite un escalier menant vers la cour de la préfecture, il tue alors à coups de couteau une fonctionnaire de police de 39 ans. Enfin, au rez-de-chaussée, il blesse grièvement une assistante administrative à la gorge alors qu’elle attendait l’ascenseur.
Dans la cour, Michaël H. sera finalement abattu par un gardien de la paix stagiaire de 24 ans à qui il refusait d’obtempérer. Celui-ci exigeait qu’il pose son arme et qu’il se rende. Au lieu de cela, l’informaticien a couru vers lui en pointant son couteau. l Le parquet antiterroriste cherche à comprendre quels étaient les motifs de l’auteur ainsi que ses éventuels complices.
Il a déjà pu établir que Michaël H. s’était converti à l'islam il y a une dizaine d'années et qu'il s'était récemment radicalisé. Il approuvait certaines exactions commises au nom de sa religion, justifiait les attentats à Charlie Hebdo, avait changé de tenue ces derniers mois, souhaitait ne plus avoir de contacts avec des femmes. Il avait aussi affirmé sa volonté de mourir.
10h03: L’étude de la téléphonie a mis les enquêteurs sur la piste de la préparation d’un acte violent par cet homme employé dans un service, qui avait notamment pour mission le recueil d’information sur la radicalisation djihadiste.
ENQUÊTE. Attaque à Paris : Mickaël H. a-t-il perpétré une attaque djihadiste ?
L'étude de la téléphonie a mis les enquêteurs sur la piste de la préparation d'un acte violent par cet homme employé dans un service, qui avait notamment pour mission le recueil d'information...